La cave de Tain passe au bio
Une gamme de vins rouges bios vient de voir le jour du côté de Tain L’Hermitage sous la houlette de la Cave de Tain. Il faut dire que le développement durable est une idée qui fait son chemin là-bas depuis les années 2000, où désormais 100 % du vignoble sont en agriculture raisonnée. En fait, la conversion bio sur 30 hectares a été initiée en 2009, ce qui nous amène à présenter un quatuor rouge totalement bio, Crozes-Hermitage (10,00 €), Saint-Joseph (13,00 €), Cornas (19,40 €) et Hermitage (30,00 €), un quatuor 100 % Syrah évidemment. Du tannique, corsé et capiteux Cornas, à la souplesse du Saint-Joseph, en passant par la puissance et la majesté de l’Hermitage face aux arômes de mûres très prononcés du Crozes-Hermitage, chacun retrouvera les plaisirs de ces rouges de la Vallée du Rhône qui annoncent que le Midi est juste après l’ultime coude du Rhône entre Drôme et Ardèche.
A noter encore que dès l’an prochain, toutes les parcelles de la Cave seront cultivées en agriculture biologique.
Sept rouges, sept péchés, sept mercenaires ?...
Rien ne les relient entre eux sur le papier, ils sont sept réunis un peu comme des mercenaires, issus d’origines très différentes mais oeuvrant pour un même plaisir : quel que soit le terroir, ils donneront le meilleur car ils ont été bien élevés…
Pierre et Bertrand Couly (www.pb-couly.com) font des vins habillés de rubis, fruités, aux tanins dits discrets, issus ici à 100 % de Cabernet Franc, ils font des Chinon à l’instar de cette cuvée « la Haute Olive 2011 » idéale pour des viandes blanches ou rouges rôties (11,50 €).
Un peu plus au sud, nous nous arrêterons dans le 42 pour déguster un 100 % Gamay en AOC Côtes du Forez que l’on doit au Clos de Chozieux, un millésime 2012 qui vous surprendra par sa maturité, et vendu seulement 5,40 € la bouteille (www.vins-cotes-forez.com).
Et on continue à descendre : la « Cuvée Gaby Rouge 2011 » est issue de la Syrah, normal nous sommes en appellation Crozes-Hermitage au Domaine du Colombier (www.domaine-colombier.fr) : robe rouge intense, de la souplesse, des arômes de fruits noirs et de poivre, sortez les volailles rôties et les fromages… (19,00 €).
On le dit charpenté et charnu, avec quelques ressemblances du côté de son cousin élevé chez le pape, c’est un vin d’assemblage ou le Grenache domine (avec Syrah), il s’agit du Vacqueyras, proposé ici par le Domaine de la Garrigue (www.domaine-la-garrigue.fr) en cuvée « La Cantarelle 2010 ». Il va falloir très vite organiser la venue d’un gigot d’agneau à la provençale, il en va de notre standing (20,00 €).
Les trois suivants sont ostensiblement Sud – Sud-Ouest, attirés par le vent, le soleil et ce côté sauvage d’un terroir qui rend dans le verre ce qu’il a pris depuis des siècles, des millénaires. Nous avons un Corbières Carignan/Syrah issu du Domaine Calvel (www.domaine-calvel.com) appelé « elle et Lui » en millésime 2010, un rouge pourpre aux arômes puissants de fruits rouges, ample, généreux, né pour accompagner un gibier (10,00 €), puis un Minervois La Livinière 2011 de L’Ostal Cazes, assemblage exceptionnel (sur un terroir exceptionnel !) de Syrah, Grenache, Carignan et Mourvèdre, un rouge qui connaît son parcours sauvage par cœur de garrigue en oliviers, charnu et ouvert, peut-être un vin (un grand vin !) pour le cassoulet… sûrement même (20,00 €)… et enfin pour conclure un IGP Coteaux d’Ensérune du Domaine de Cibadiès (www.bonfilswines.com), proposé soit en 100 % Cabernet Sauvignon, soit 100 % Merlot, des cépages atlantiques qui font merveille au-delà de leur base (4,95 € l’un).
Deux belles maisons en Bordelais…
Les habitués de ces colonnes œnologiques connaissent ces deux maisons qui suivent, elles sont en Bordelais, l’une en Pessac Léognan, l’autre en Listrac Médoc.
Pessac Léognan, c’est le superbe Château de France (33850 Léognan) où œuvre depuis un peu plus de quarante ans la famille Thomassin. Voici le millésime 2010 Cabernet Sauvignon et Merlot élevé de 12 à 14 mois en barriques, un rouge pourpre… dense, avec du bois rare, des épices, de la vanille, beaucoup d’exotisme, on se croirait dans un de ces Comptoirs français du bout du monde… Ce rouge est ferme, large, ouvert, chaleureux, les tanins sont bien faits, bien disposés, on le conseillera avec un gibier à plumes (23,10 € départ cave).
Listrac Médoc, et direction le Château Fourcas-Dupré (33480 Listrac Médoc), domaine d’un seul tenant situé sur une croupe de graves pyrénéennes. C’est le millésime 2009 que nous dégustons, Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc et Petit Verdot, pour une robe quasi rubis, le voici un tantinet suave, délivrant ses tanins élégants, il y a une belle harmonie à découvrir, une belle maturité qui suivent un nez extrêmement riche. C’est un vin de garde (20 ans) que l’on peut aussi mettre sur la table pour une belle occasion à venir (18,00 €).
Le Pinot Noir à Limoux
A votre avis, qu’est-ce qu’un cépage du « Nord » vient faire ici dans cette région du Languedoc ? D’excellents vins ! Diversité des sols, climat particulier, influences montagnardes, après tout le Pinot Noir est un costaud qui a le potentiel d’adaptation ad hoc. C’est du moins ce que la Cave Anne de Joyeuse (11300 Limoux) nous démontre avec ces deux rouges labellisés Pinot Noir : « Camas Pinot Noir » issu des trois terroirs de Limoux, méditerranéen, océanique et pyrénéen, un rouge qui se partage entre fruits rouges et fruits noirs, un brin épicé, franc et direct, qui siéra à vos déjeuners de salades en charcuteries (4,95 €).
« Gargantuavis Pinot Noir » est le second Vin de Pays d’Oc rouge 2012 proposé par la Cave Anne de Joyeuse, élevé celui-ci dans la haute Vallée de l’Aude, un tantinet plus complexe que le précédent par son côté « sauvage », on évoque des parfums de sous-bois, on le réservera à une volaille ou une omelette aux cèpes (7,10 €).
Des rouges d’élégance et de perfection
Trois rouges qui ont fait leur vie dans le Sud, trois rouges riches et généreux, ils sont Châteauneu-du-Pape, Bandol et Minervois, un sacré trio…
Grenache principalement, mais aussi Cinsault, Syrah et Mourvèdre, c’est le Châteauneuf-du-Pape du domaine La Célestière (www.lacelestiere.fr), domaine de seize hectares qui nous fait découvrir aujourd’hui sa cuvée « Tradition 2010 ».
Robe foncée, arômes de framboise et d’épices, tanins soyeux, voici un rouge dense, capiteux, que l’on pourra garder encore longtemps (une dizaine d’années), mais qui se dévoilera sans problème avec un gibier à plume ou à poil dès cet hiver. C’est un grand vin, il va s’adapter à votre souhait (23,00 €).
Sur des terrasses bien exposées au soleil, les vins de Bandol passent l’année sans craindre les affres de la météo. Voici un grand de la région, le rouge 2009 du Château Pibarnon (www.pibarnon.com), domaine de cinquante hectares placé sous la houlette du Mourvèdre, LE cépage principal des Bandol rouges. Lui, c’est un séducteur avec l’accent qui vous parle de ses fruits noirs, de ses épices, de la réglisse, de la cannelle, de toute cette complexité qui appellera une cuisine remarquable, simple mais de qualité, avec, pourquoi pas, un soupçon de truffe au sommet ?...Ce Bandol est un excellent vin de garde (29,00 €).
« Cumulu Nimbus 2011 » signé Abbotts&Delaunay (www.abbottsetdelaunay.com) est ce Minervois qui a grandi entre les Causses et le Canal du Midi, Minervois que certains n’hésitent pas à classer au patrimoine des trésors Cathares. Sans doute une affaire de tourisme… Ici, Carignan et Syrah s’entendent à merveille pour nous mettre de bonne humeur, de fruits rouges en fruits noirs nous allons découvrir la belle santé de ce rouge un tantinet poivré, aux tanins élégants et discrets, et qui se terminera par une longueur remarquablement… longue ! Voilà le vin d’une prochaine côte de bœuf (17,90 €).
La renaissance du Chatus
Son territoire est une bande de 30 km sur 5 km des Cévennes ardéchoises. On l’appelle le «rouge tardif », il est très tannique, possède d’excellentes capacités de garde, et demande à être aéré plusieurs heures avant d’être consommé. Ce cépage un peu à part est le Chatus, il est en pleine renaissance depuis une vingtaine d’années, plus précisément, la première cuvée commercialisée date de 1997.
En voici deux exemples significatifs : « Monnaie d’or » 2011 par la Cave Coopérative La Cévenole (07260 Rosières), élevé 12 mois en fûts de chêne et issu de vignes qui peuvent avoir jusqu’à cent ans. Grenat dans le verre, il décline ses arômes de fruits mûrs, voire confits, les tanins sont très présents, tout comme le bois, et c’est avec un peu de vanille que nous conclurons. Parfait pour le gibier (7,15 €).
Uvica Vignerons Ardéchois (07120 Ruoms) nous invitent à découvrir leur Chatus Ardèche 2011, un concentré de fruits mûrs habillé de violet, un parangon de souplesse et d’équilibre, boisé lui aussi, tannique également, qui nous parlera douceur entre cannelle et vanille, avant de lâcher la puissance pour une longueur insoupçonnable. Le vin des viandes en sauce et des fromages de chèvres (6,50 €).
Duo « Vignobles et Signatures »
Seize entreprises familiales et seize régions, plus seize coups de cœur pour cette fin d’année, « Vignobles et Signatures » met ses coups de projecteurs sur quelques belles livraisons du moment, que ce soit en Champagne, Muscadet, Armagnac, Savignby-les-Beaune ou encore Chablis. Parmi ces coups de cœur, nous en avons sélectionné deux, deux blancs, un sec et un moelleux.
Blanc sec du Val de Loire avec le Château de Tracy (58150 Pouilly-sur-Loire) en appellation Pouilly Fumé 2012, donc 100 % Sauvignon. On le sait, il s’agit de l’un des très grands blancs de la vallée de la Loire à la robe jaune pâle à reflets verts, aux arômes complexes nés du mariage de fleurs, fruits à chair blanche et de citron, on le reconnaît également pour sa spécificité minérale, le tout préparant une élégance remarquable en fin de bouche. C’est le blanc des fruits de mer ou du bar grillé au fenouil (18,00 €).
Blanc moelleux en Jurançon du Domaine Cauhapé (64360 Monein) cuvée « Symphonie de novembre » 2011. Petit Manseng à l’ouvrage, ce vin qui fut le vin de baptême de celui qui deviendra le roi Henri IV, se présente dans une robe dorée, et prévient sans attendre que nous allons passer dans un autre monde : fruits secs et confits, miel sur pain grillé, puissance, élégance, générosité jamais ostentatoire, le tout sur un air vif saupoudré d’épices, de quoi ravir un foie gras, voire une volaille aux morilles (19,00 €).
« Douceurs et Chocolats » ou comment accompagner les desserts de fêtes…
Voici quelques idées pour conclure un excellent repas au moment du dessert : quel vin avec quel plat, on peut tenter de surprendre histoire de sortir des bulles traditionnelles…
Un rouge ? Un vin de Cahors, riche, puissant, un vrai Malbec très noir et complexe, un brin épicé, un « Authentique 2009 » du Château Pineraie (46700 Puy-L’Evêque) qui va adorer rencontrer vos desserts au chocolat (20,00 €).
Un autre rouge, « Terre de Châtaignier 2011 » en IGP Ardèche, un 100 % Chatus que l’on doit à Uvica (07120 Ruoms) : rouge grenat très sombre, fruits mûrs, très mûrs, tanins costauds et puissance, il lui faut du chocolat ! (7,00 €).
90% Grenache noir, puissant également et légèrement poivré, avec des senteurs d’eucalyptus et de sous-bois, cacao et figue pour un peu d’exotisme, voici un VDN suave et frais, c’est le « Prestige 15 ans d’âge » en Maury du Mas Amiel (66460 Maury), et là encore c’est le chocolat qui va se régaler ! (28,00 €).
« Le Haut du Parc 2005 » est un blanc moelleux en Coteaux du Vendômois proposé par le Domaine Brazilier (41100 Thoré-la-Rochette). Voici un 100 % Chenin qui a des cousins dans la confiture de coing et de rhubarbe, la matière reste fraîche, c’est vif et tendre à la fois, donc très équilibré. Parfait avec une tarte aux fruits (13,00 € les 50cl).
« Secret des Vignes 2010 » de chez Ackerman (49410 Saumur), c’est le Chenin à la robe dorée aux arômes de miel et d’orange, c’est un Coteaux de Saumur d’une longueur étonnante qui fera merveille avec une tarte au citron… très citron (8,90 €).
Vin Doux Naturel rouge élevé au soleil du Vaucluse du côté de Rasteau, un 100 % Grenache noir ultra classique mais tellement efficace : robe rubis profond, belle structure, beaucoup de fruit, plus un zeste de cacao, cet Ortas Cave de Rasteau (84110 Rasteau) nous est conseillé pour accompagner un croustillant aux figues rôties. Chiche ?... (8,20 €).
Grenache noir avec de la cerise (cirera en catalan), c’est justement son nom, Banyuls Rouge Cirera des Domaines Pierre Gaillard (66650 Banyuls) : de la rondeur, des tanins soyeux, arômes de fruits rouges et bouquet de vanille, voilà un vin généreux à réserver pour des profiteroles au chocolat… ou une tarte à la cerise (14,50 e les 50cl).
Changement de décor et de températures, nous remontons en Arbois pour retrouver le Vin de Paille 2005 liquoreux du Domaine Rolet Père & Fils (39600 Arbois). Assemblage Chardonnay, Savagnin et Poulsard, voici une concentration de fruits confits (figue et coing), il y a aussi du miel, la vivacité demeure en fin de bouche, la longueur et le côté bien charpenté siéront à une tarte au citron (22,50 e les 50 cl).
Au Château de Laubade (33240 Saint-André de Cubzac) ont fait de l’Armagnac, du Bas Armagnac à l’instar de cet « Intemporel hors d’âge » né de l’assemblage d’Ugni blanc, Folle blanche, Colombard et Baco. Et l’idée pourrait vous venir de casser le moule en proposant un excellent Armagnac pour accompagner le dessert, pourquoi pas une tourte aux pommes confites ou un gâteau au chocolat ? La puissance, la longueur, les épices, le côté fruits confits de ce nectar auront raison de vos réticences. (48,00 € départ cave).
Champagne et Cognac pour conclure…
Chic et sobre pour repas de fêtes, c’est le choix de la maison de Champagne Esterlin (51200 Epernay) avec sa cuvée « Cléo », 100 % Chardonnay vieillie plus de cinq années en cave. C’est le Champagne qui démarre très vite, vif et nerveux, avec des bulles très fines quasi explosives, le tout habillé d’arômes d’agrumes et de miel, c’est l’équilibre parfait pour durer tout un repas (35,00 € en 75 cl et 72,00 e le magnum).
« Deau Tasting Box », ce sont six cuvées de prestige présentées dans des « montres » de 20 cl chacune et logées dans un superbe coffret : Louis Memory, Black, XO, Napoléon, VSOP et VS… le meilleur de la maison Deau Cognac (www.deaucognac.com). « Chaque assemblage ouvre la porte à de nouvelles sensations… réminiscence de parfums oubliés, de saveurs d’autrefois… »
Excellente idée qui permet de réunir quelques beaux flacons en un seul coffret de six fois 20 cl pour un prix de 160 €.
LE CHRONIQUEUR
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