Regard dans le rétroviseur au moment où l’Allemagne vient de plébisciter Angela Merkel pour un troisième mandat de Chancelière. Et c’est l’une des figures les plus emblématiques de la politique d’Outre-Rhin depuis l’après Guerre qui apparaît dans ce rétroviseur, le symbole de cette « ostpolitik » dite d’ouverture à l’Est, qui vaudra à son auteur le Prix Nobel de la Paix, à savoir Willy Brandt, dont la carrière a explosé en notoriété mondiale lorsque quasiment coup sur coup, en tant que Maire de Berlin, il va se retrouver confronté à la construction du Mur en 1961 (l’opération « muraille de Chine » ayant débuté le 3 août 1961), et surtout, conséquence de cet événement, aux côtés de Kennedy lors de la visite du Président américain dans la capitale « occupée ».
Willy Brandt fut un témoin privilégié de ce que fut l’Allemagne au 20ème siècle. Né en 1913, il va combattre son propre pays et les Nazis en s’exilant en Norvège et en Suède. Autre nom, autre vie, cet engagement lui sera souvent reproché tout au long de sa carrière. Le retour en Allemagne se fera au sein du SPD où très vite il va gravir les échelons. Très vite, il devient député de Berlin, puis Président du parlement de Berlin, le parti est à sa main, Willy Brandt a toutes les cartes pour devenir Chancelier. Il le sera en 1969, premier Chancelier social-démocrate : «Maintenant, Hitler a vraiment perdu la guerre » dira-t-il ce jour-là, peut-être un manque de modestie…
« Oser plus de démocratie et être un peuple de bons voisins », c’est ainsi qu’il va essayer de changer les habitudes. L’Allemagne doit aller à la rencontre des autres, il ira à Moscou, il ira à Varsovie, il tentera un rapprochement avec la RDA.
On connaît la suite, en avril 1974 l’un de ses proches conseillers, Günter Guillaume, est arrêté pour espionnage en faveur de la RDA, Willy Brandt démissionnera.
LE CHRONIQUEUR
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