« Recevoir, tout serait donc là. Véritable révolution copernicienne pour un esprit assoiffé d’intervenir sur tous les fronts. Recevoir, une idée hier inaccoutumée, aujourd’hui reconnue sous le bon sens et en trois secondes, bonne et bienvenue. Il s’agirait donc pour moi de recevoir la vie sans mettre la main sur elle, sans vouloir la presser de se rendre à mon attente, en lui laissant donner son jus comme elle l’entend et à l’heure qui est la sienne. »
Xavier, qui vient de quitter Paris, son métier de journaliste et quelques relations superficielles, part, un peu sur les conseils de sa vieille tante Amélie, chez le père Stanislas pour une retraite de quelques jours dans un ermitage loin de tout ce qui fait notre vie ordinaire… peut-être plus ordinaire que cette vie qu’il va désormais endosser : confort spartiate d’une cellule, nourriture terrestre dans son plus simple appareil, et du temps, pour prier certes, pour quelques travaux d’entretien ou de jardinage, mais aussi du temps pour rien, pour laisser venir, pour se mettre d’accord avec soi-même.
Mais n’allez pas croire que l’austérité est obligatoire en ce monastère de montagne, loin de là, les frères sont chaleureux et respirent le bonheur. Si Xavier n’a pas rencontré soudainement la vocation, il s’est très vite converti à ce rythme qui oscille entre mode silence et partage. Partage d’une simple conversation, partage d’une vie communautaire, partage de cette espérance en Dieu Tout Puissant… mais en n’étant qu’un passeur, rien d’autre.
LE CHRONIQUEUR
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