Sarah pensait le mariage « comme un engagement moral scellé par les promesses faites ». Elle voulait échapper au médiocre et pourtant elle serait déçue comme les autres femmes, elle ferait partie du peloton.
Sarah n'a pas eu de père, elle n'a pas appris à aimer, n'a pas eu de modèle pour ça. Elle s'est sortie de la Courneuve, de la Cité des 4000 et a brillamment réussi sa vie professionnelle, elle est une publicitaire renommée. Puis elle a rencontré Ben qui lui a demandé de l'épouser, elle est devenue « une-maman-qui-a-un-mari-un-boulot-un-prêt-sur-15-ans ». Ils ont deux filles. Mais voilà, au bout de dix ans de mariage, elle se retrouve sans plus d'alliance, ses enfant à élever, la marmite à faire bouillir et « un grand trou noir pour seul compagnon » car celui qu'elle aimait et qui lui avait juré fidélité la trompe et depuis longtemps. Sarah le vire, divorce, pleure, souffre, d'autant plus que le juge a prononcé la garde alternée des filles. Alors pour s'en sortir, elle va écrire, parler d'elle « pour dire les autres », dire la douleur, « la route en pente dure, celle qu'il faut prendre à contre coeur quand on n'a pas le courage de mourir ».
Après « Papa was not un rolling stone » et « Les Bourgeoises », Sylvie Ohayon poursuit son histoire avec cet ouvrage moins drôle que les précédents certes, mais toujours avec ses mots crus, son écriture particulière.
LE CHRONIQUEUR
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