Comme chaque matin la narratrice ouvre sa fenêtre et s'apprête à nourrir Dorothée, ou plutôt Dorothy, la chatte de la voisine anglaise, habituée à quémander un peu de pitance. Mais de chatte point, et de plus les volets de cette madame Edmonson, très distinguée dont elle a toujours admiré l'élégance, sont restés clos. Est-elle partie ? Personne dans le voisinage ne semblant au courant d'un quelconque départ, alors elle va enquêter. C'est vrai que cette madame Edmonson semblait un peu mystérieuse. Mariée à un Anglais qui serait mort et enterré en Grande-Bretagne, elle se souvient l'avoir croisée au cimetière du village où elle n'a pourtant aucune famille. Et si elle et son mari appartenaient à une cellule dormante du MI5 ou 6 ? Et si elle avait été kidnappée, pire assassinée ?
Et comme chez Danièle Saint-Bois tout est prétexte à s'indigner, elle n'en finit pas de vitupérer après tout et n'importe quoi, l'enquête n'avance guère. Et de nous livrer tout ce qui lui donne des maux d'estomac. Elle nous dit avec humour, dérision et « une certaine hargne jubilatoire » sa vision de la société, ses émotions, son quotidien. Bref « on commence avec une cocotte-minute et on finit par Bourvil en passant par Marylin, Intouchables, sa belle-soeur, le pape, les allumés de Dieu... » sans oublier le climat et le changement d'heure, et pendant ce temps on se demande toujours ce qu'est devenue cette madame Edmonson !
A la fois pamphlet et parodie de roman noir, un très bon cru.
LE CHRONIQUEUR
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