Après trois années passées au sanatorium de Gavarnie, apparemment pour rien, puisqu’elle n’aurait jamais été atteinte de tuberculose, Hannah, dix ans, va enfin retrouver les siens, son grand-père Jimino, un original, un brin anarchiste, musicien de jazz et qui fabrique dans son atelier des machines compliquées qui ne servent à rien, et son père qui travaille tout le temps, il vend des fleurs sur les marchés, et aller enfin à l’école. Quant à sa mère, Elsa, elle est morte quand elle n’avait que trois ans, « dans un accident de train, un jour où elle allait voir ses parents dans l’Est ». Nous sommes en 1961, une période charnière où tout change, même dans ce village du sud-ouest, La Chapelle-Meyniac. Gagarine tourne dans l’espace, et le putsch des généraux va changer à jamais la vie d’Hannah. Des lettres de mobilisation arrivent au village. L’une d’elle concerne son père et il disparaît pour échapper à la conscription, alors qu’Hannah était son alibi pour y échapper. Maintenant que son père est déserteur, risque-t-elle d’être confiée à l’Assistance publique ?
Hannah est intelligente, perspicace, elle se pose les bonnes questions et comprend peu à peu pourquoi son nom s’écrit avec deux H, pourquoi sa mère juive allemande qui avait survécu à la guerre en se cachant a dû fuir car devenue brusquement à la Libération une « sale Boche ». Et voici que le village est en émoi « une maison close », un claque, un bordel quoi vient de s’y ouvrir, et dirigé par une « Boche ».
Un très bon roman, au langage fleuri, argotique, le scénario idéal d’un film à venir bientôt ?
LE CHRONIQUEUR
Les Commentaires