C’est l’histoire d’un trio lié par une double peine : la famille et le cinéma. Ils sont amis, ils sont devenus beaux-frères, et ils sont tous les trois des acteurs majeurs du cinéma, et ce d’un côté ou de l’autre de la caméra : Claude Berri, Maurice Pialat et Jean-Pierre Rassam, sorte de producteur de génie et visionnaire. Ce sont aussi de fortes personnalités, des hommes de caractère – surtout Pialat -, de véritables artistes un peu déjantés. A l’instar de Rassam qui brûla sa vie à la vitesse d’une formule 1. Alcool, sexe, drogue sont au générique de cette épopée incroyable qui nous mènera de Paris au festival de Cannes en passant par Prague au milieu des chars soviétiques, le jour où il faudra ramener en France la famille d’un certain Milos Forman… On parlera donc politique, l’époque l’exige, on s’engagera souvent à gauche, l’époque l’exige, mais on veut aussi gagner de l’argent et avoir du succès. Nous sommes au cœur des bouleversements que le cinéma va connaître d’années 60 en années 70.
Les rencontres sont aussi à la hauteur du générique, nous croiserons Bardot, Jean Yanne, avec lequel Rassam fera de gros succès commerciaux, Michel Simon, Godard bien sûr qui vient de laisser le Vietnam pour la Palestine. « Les fêtes se succèdent à une fréquence telle qu’on n’appelle plus ça des fêtes, ni des soirées, encore moins des réceptions. »
Christophe Donner déroule devant nous trois personnalités, Rassam le producteur-flambeur, Berri, qui a sûrement une revanche à prendre, et Pialat le besogneux pas facile à vivre. Les trois sont aujourd’hui disparus.
LE CHRONIQUEUR
Les Commentaires