L’Europe de l’Est écrasée 1944 – 1956
« Le livre est dédié aux Européens de l’Est qui refusèrent de vivre dans le mensonge » nous dit la dédicace de l’auteur Anne Applebaum. Le mensonge, voilà bien le carburant qui a permis à la machine communiste de se tenir au pouvoir durant une quarantaine d’années en Europe de l’Est : RDA, Pologne, Hongrie, Tchécoslovaquie, Roumanie, Bulgarie, Yougoslavie, sans oublier le triptyque des Pays baltes, tous inféodés au « grand frère » soviétique.
Tout a commencé avec la déroute de l’armée allemande, balayée par l’Armée Rouge sur ce front est. Une véritable course fut engagée entre Russes et Alliés, l’enjeu était simple, les premiers arrivés gardaient les pays libérés dans leur escarcelle. C’est ainsi que le Rideau de Fer décrit par Winston Churchill en mars 1946, a été abaissé de la Baltique à l’Adriatique, enfermant dans un silence de plomb pour plusieurs décennies ces villes qui furent des capitales riches, et actives avant la seconde Guerre Mondiale, Berlin (la partie est), Prague, Varsovie, Budapest, Belgrade et quelques autres.
Ce livre nous raconte comment les communistes imposèrent la violence et le nettoyage ethnique avant de passer à la phase de la destruction psychique des habitants de ces territoires. Propagande, enrôlement, éducation orientée furent les premières activités politiques menées principalement en direction des populations les plus jeunes, celles qui seraient les militants de demain. Le réalisme socialiste essayait de parler beau, mais la réalité était toute autre, Hongrois, Allemands de l’Est, Tchèques, Polonais vivaient sous le joug de dictatures installées à la fin des années 40 de manière pseudo démocratique. Le rêve de bonheur s’est très vite transformé en réalité du mensonge d’Etat, officiel, pervers, violent et totalement destructeur.
A la chute du Mur en 1989, ces pays dits de l’Est vivaient avec quasiment cinquante ans de retard par rapport aux démocraties occidentales, comme si ces années de plomb n’avaient été qu’une vaste escroquerie intellectuelle, politique, économique et surtout morale. Et dire que certains dans notre pays ou chez nos voisins, espèrent encore en ce grand mensonge !
LE CHRONIQUEUR
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