Si vous googlez Sorento, peu de chance de passer par le charmant petit port de la province de Naples, c’est une évidence pour le moteur de recherche, Sorento est une appellation d’origine contrôlée du constructeur coréen Kia, et quasi rien d’autre. A décharge, avec un double « r », la ville italienne apparaîtra plus facilement…
Mais revenons sur la route avec cette troisième génération du SUV porte-drapeau de Kia, un Sorento qui s’affirme ostensiblement Premium, même si l’image du constructeur n’est pas encore systématiquement associée à cette classification par le grand public. A la Maison, on est clair, ce Sorento pourrait trouver place non loin des prestigieux Touareg, X5 ou Q7, et dans le peloton des Volvo XC60, Audi Q5, Nissan X-Trail et autres Honda CR-V. Et entre nous, là est l’évidence.
En espérant la reprise…
5e constructeur mondial (avec Hyundai), Kia a commercialisé près de trois millions de véhicules en 2014 dans le monde, 354.000 en Europe (2,7% du marché), dont 28.200 en France, un résultat en baisse pour la première fois, ramenant la marque à ses scores de 2011, pour occuper le 14e rang national. La crise est bien sûr passée par là, mais pas que. Il faut aussi voir dans ce recul – que l’on prédit momentané chez Kia -, un vieillissement de certains produits, plus des difficultés d’approvisionnement sur notre marché de modèles à succès comme la Rio par exemple.
Avec le nouveau Sorento, les « facelifts » des Cee’d, Venga, Picanto, plus une nouvelle Optima en fin d’année, le coréen espère engranger quelques succès pour affiner son objectif déclaré de 55.000 ventes annuelles en France d’ici à 2018.
Il faudra évidemment de la reprise économique pour emballer tout ça, et peut-être également un arrêt de la dégringolade de l’euro, faute de quoi les autos risquent de devenir hors de prix… Mais là encore on peut aussi modérer l’argument, sachant que 60% des Kia vendues en Europe sont fabriquées… en Europe.
Une ligne volontaire
Depuis son lancement en 2002, le SUV Sorento a trouvé quelque 15.000 acquéreurs sur notre marché. Mais disons-le d’emblée, ce Sorento 3e génération n’est pas vraiment l’héritier du père et du grand-père. Avec ses 4,78 mètres et sa dotation exhaustive, il fait figure de gros SUV luxueux façon route américaine.
Pas de surprises côté lignes, le trait est volontaire, élancé, musclé, dynamique, avec un avant qui fait un peu penser à une Jaguar, en fait le dessin est issu d’une triple imagination des équipes Kia de Corée, Californie et Allemagne. Pas fou, il a pris le meilleur de chacune des habitudes locales… On ne prend pas de risques avec un tel véhicule, il faut être un brin œcuménique dans le dessin, on ne va quand même pas sortir des Juke tous les mois !
Baroudeur ?
On voit tout de suite qu’il n’est pas ce qu’on appelle un aventurier pur jus, mais on le sent capable de résister à des conditions d’utilisation à forte pression. Nos essais au cœur des Pyrénées nous ont permis d’apprécier ses capacités routières et autoroutières, voire un tantinet hors route, où là le confort et le silence adhèrent sans restrictions au club Premium. Pas baroudeur certes, mais très à l’aise dès que le chemin se dit forestier ou que le sentier en appelle au gras ou à la neige, et ce grâce à la transmission intégrale et aux différents modes de conduite proposés.
De plus, toute une panoplie d’aides est là pour sécuriser le voyage, détecteur d’angle mort, régulateur adaptatif, alerte de changement de file, aide au stationnement, caméra 360°… sans oublier les équipements dits de confort comme le grand écran (très grand !) du GPS, les 7 places de série (avec sièges dans le plancher en troisième ligne), le toit ouvrant panoramique, les sièges chauffants et ventilés, ou encore la sellerie cuir de série.
A l’intérieur, les passagers apprécieront les nombreux espaces de rangement, à l’instar de l’énorme console centrale qui nous permettra d’emporter la moitié de la maison, sans oublier le coffre de 605 litres (en position 5 places), et qui peut aller jusqu’à 1.662 litres.
Sous le capot, une seule offre, le CRDi 2,2 litres délivrant 200 chevaux, accouplé soit à une boîte automatique à 6 rapports (très efficace), soit à une boîte mécanique (que nous ne conseillerons pas sur pareille auto). Avec 440 Nm de couple, l’engin ne manque pas de souffle malgré plus de 1.800 kilos sur la balance.
Bien sûr, cela joue sur la consommation dès que l’on tire sur les manettes, il faudra admettre que l’on est plus près des 9 litres que des 6,1 litres aux 100 km annoncés en consommation mixte. Côté CO², ce n’est pas à montrer à un ministre verdâtre, 161 et 177 g/km, de quoi se faire malusser derechef de 2.200 à 3.000 euros !
Mais est-ce un problème si on peut débourser 49.900 € pour partir avec la version Ultimate de ce Sorento ?
Enfin, notons que le Sorento fait partie de la famille Kia, donc admissible à la garantie 7 ans ou 150.000 km. Tarif, à partir de 43.900 €, deux finitions au programme, Premium et Ultimate.
Essai et photos Jean-Yves Curtaud
LE CHRONIQUEUR
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