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Est-ce le retour de la politique ?

05/07/2010
En France, la politique c’est comme l’argent : soit on refuse d’en parler, comme un secret de famille, soit on lâche un laconique « je n’y comprends rien, alors… »
C’est vrai que notre rapport avec la chose politique peut paraître complexe. Nous nous targuons d’être le peuple le plus progressiste de la planète, quasi détenteur des droits d’auteur sur la démocratie, toujours aptes à distribuer gifles et punitions aux retardataires, et pourtant nous sommes des conservateurs patentés en la matière. Un exemple : en 1995, le Président de la République sortant, François Mitterrand, était un homme qui avait débuté sa carrière au moment de la seconde Guerre Mondiale, il fut ministre en Traction Citroën, et le Président entrant, Jacques Chirac, fut lui ministre en DS Citroën. C’est-à-dire qu’à l’aube du 21e siècle, les deux présidents qui se croisaieVnt sur le perron de l’Elysée avaient travaillé avec Pétain, Blum, Herriot, Coty, de Gaulle, Pompidou… comme si Adenauer, Kennedy, Nixon, Churchill et Krouchtchev étaient toujours aux affaires en 1995, même 2007 puisque Jacques Chirac a duré jusque-là. Seule sa Majesté la Queen a fait aussi bien, mais elle, on le sait, est « élue à vie ! »

Hors série
Dans l’édition, on appelle un numéro à part un « hors série ». En politique française, ils sont quasiment tous à part, alors allons-y pour ce hors série qui va vous entraîner au cœur de la vie politique nationale : histoire, critiques, positionnement, enjeux, plans sur la comète…nous avons décidé d’énerver, de provoquer, de déranger, de rappeler certaines vérités, bref nous allons parler politique. Ce n’est pas un gros mot que je sache !
Le retour de la politique c’est aussi – et avant tout ! – le départ d’une très longue campagne qui débute aujourd’hui, et on l’a bien compris après ces Régionales qui n’étaient, après tout, que de banales élections régionales et rien d’autre, mais que les observateurs de la chose ont traitées comme des éléctions nationales, alors, tout le monde a reçu le message : c’est désormais cap sur la présidentielle, et comme ce sont les médias qui dictent le calendrier, tous les états-majors obtempèrent.
Jusqu’en mai 2012, tout sera « présidentiable », du leader d’une formation croupion inconnue de 99% des Français au retard d’un TER pour cause d’une énième grève des cheminots, nous allons être gavés de sondages contradictoires, d’hypothèses abracadabrantes, de rumeurs indiscutables, et nous serons sujets à toutes les manipulations, d’ailleurs pas toujours indépendantes des sondages.
Mais surtout, ce sera le retour du face à face, bloc contre bloc comme au meilleur des affrontements Giscard-Mitterrand, gauche contre droite avec toutes les alliances sulfureuses qui vont avec, autant à gauche qu’à droite, 2002 et 2007 nous ayant largement laissés sur notre faim, le duel Chirac – Le Pen était pipé d’avance, et celui qui opposa Sarkozy à Royal ressemblait davantage à une bataille d’image et de coups médiatiques qu’à un affrontement d’idées : Bip-bip contre la Justitude.

Pour tout le monde
Alors, dans cette édition, ce sont les partis que nous racontons, les leaders, l’image du Président de la République, les réformes, les attaques, les chances potentielles de chacun, les mensonges historiques de notre vie politique, plus quelques chroniques qui vont avec. Nous n’avons pas voulu donner la parole aux élus, il s’agissait avant tout d’un travail de rédaction, celle du Chroniqueur.
Bien sûr, nous attendons les critiques, même les plus virulentes, ce sera la preuve que la politique passionne toujours les lecteurs.

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