Le Solex : icône rétro de la mobilité urbaine en France

Le Solex : icône rétro de la mobilité urbaine en France

Retour vers le futur : le Solex renaît dans nos villes

Il a sillonné les ruelles pavées des villages français, accompagné des générations entières et hissé son ronronnement singulier au rang de bande-son nationale. Le Solex, cet emblème motorisé d’une France populaire et ingénieuse, fait un retour remarqué dans les villes où la mobilité douce reprend ses droits. Et si vous pensiez qu’il avait disparu dans un nuage de nostalgie, accrochez bien votre casque : le Solex est de retour, et il s’est offert un petit lifting électrique au passage.

Un vélo pas comme les autres

Vous vous souvenez de ce deux-roues noir, avec son fameux moteur au-dessus de la roue avant, que l’on démarrait à la force du mollet, ou plutôt avec quelques gouttes d’essence et une bonne dose d’enthousiasme ? Lancé en 1946 par la société VéloSoleX, ce « vélomoteur » a séduit par sa simplicité, son ingéniosité et son accessibilité. Moins cher qu’un scooter, plus autonome que le vélo classique, il incarnait l’esprit pratique d’une époque en pleine reconstruction.

Utilisé aussi bien par les ouvriers que par les étudiants ou les facteurs, le Solex s’était rapidement imposé comme l’un des moyens de transport favoris des Français. Il alliait mobilité, économie et durabilité – bien avant que ces mots ne deviennent à la mode dans les salons de l’écomobilité.

Icône d’un certain art de vivre à la française

Que ce soit sur les routes de campagne ou dans les rues de Paris, le Solex évoquait une forme de liberté douce, de nonchalance presque poétique. Contrairement aux mobylettes dures à cuire ou aux scooters clinquants, le Solex avait ce je-ne-sais-quoi d’élégant et de discret. Il se pilotait du bout des doigts, et ses à-coups caractéristiques faisaient autant partie de son charme que son cadre monochrome.

De nombreux Français gardent un souvenir ému de leurs virées en Solex : l’odeur discrète de l’huile brûlée, les bourdonnements dans les oreilles, ou cette sensation d’être à la fois indépendant et incroyablement cool. Un parfait équilibre entre vélo et moteur, entre efficacité et plaisir.

Le retour du Solex à l’ère électrique

Alors, pourquoi ce retour du Solex aujourd’hui ? Tout simplement parce que la mobilité urbaine change, et que l’on cherche de plus en plus des solutions à la fois écologiques, rétro et fonctionnelles. Le nouveau Solex – rebaptisé « eSolex » – conserve l’allure mythique de son ancêtre, mais abandonne le moteur à explosion pour un moteur électrique silencieux et non-polluant. Fini les odeurs d’essence, bonjour l’autonomie rechargeable !

Équipé de batteries lithium-ion, d’un châssis toujours aussi élancé, d’un look vintage mais avec des commandes modernisées, ce petit bijou mêle tradition et innovation. Il est parfait pour les trajets domicile-travail, les balades dominicales ou même pour slalomer joyeusement entre les bouchons.

Solex et mobilité durable : un mariage logique

Ce renouveau est loin d’être un simple exercice de style. Il répond à une véritable demande en matière de mobilité durable. Les villes interdisent peu à peu les moteurs thermiques des centres urbains, les parkings se raréfient, et l’envie de rouler plus responsable ne cesse de croître.

Voici pourquoi le eSolex coche toutes les cases :

  • Il se recharge simplement via une prise domestique standard
  • Très faible coût d’entretien (adieu filtres, vidanges et bougies)
  • Silencieux, il respecte le voisinage et l’environnement sonore urbain
  • Sans émissions polluantes, il est autorisé dans les zones à faibles émissions (ZFE)
  • Design emblématique qui mêle nostalgie et goût prononcé pour le beau

Face à la déferlante des trottinettes partagées ou des scooters chinois impersonnels, le Solex se distingue par son âme. C’est peut-être là sa plus grande force : il n’est pas un simple moyen de transport, c’est une signature.

Un engin idéal pour les puristes… et les curieux

Certains modèles vintage se refont aussi une petite santé : de nombreux passionnés retapent les anciens Solex thermiques dans leur garage, leur rendant une seconde jeunesse ou les adaptant à l’électrique. C’est une formidable opportunité de joindre l’utile à l’agréable, en mêlant bricolage, transmission de savoir-faire mécanique, et considération environnementale. Avis aux amateurs de clé de 10 et de graisse sur les doigts…

Mais que vous soyez puriste ou néophyte, la (re)découverte du Solex a quelque chose d’universel. Et l’univers des deux-roues électriques s’élargit : en plus du eSolex classique, on trouve maintenant les Solex hybrides ou même pliables, pensés pour les citadins qui jonglent entre transports en commun et micro-mobilité.

Les chiffres qui parlent : peut-on y croire ?

Certaines statistiques récentes confirment l’appétence croissante pour ce type de véhicule. En 2023, les ventes de deux-roues électriques ont bondi de 42 % en France, avec une forte croissance dans les zones urbaines. Le eSolex, bien qu’encore marginal face aux mastodontes asiatiques ou aux nouveaux vélos cargo, trouve sa niche auprès des amoureux du style et de la practicité.

Et les aides à l’achat (subventions locales, prime écologique, etc.) rendent cette acquisition encore plus attractive. Dans certaines villes, vous pouvez bénéficier de plusieurs centaines d’euros de subvention pour un deux-roues électrique – de quoi réduire significativement la facture.

Une légende toujours en mouvement

Le Solex, c’est plus qu’un deux-roues. C’est une philosophie de déplacement, une allure presque romantique dans un monde en mouvement ultra-rapide. Dans un contexte où l’on essaie de concilier confort, budget, écologie et identité, il a clairement sa carte à jouer.

Et entre nous, quoi de plus raffiné qu’un retour au bureau sur une monture électrique à l’esthétique soixante-huitarde ? Ce n’est plus seulement un clin d’œil au passé : c’est peut-être l’un des visages de la mobilité urbaine de demain. Puisque parfois, la meilleure avancée… c’est un bon coup de rétro.

Alors, prêt à enfourcher la légende ?