« Parce que les vacances, c’est l’essentiel » nous dit cette publicité radiophonique pour le Chèque Vacances où l’on entend un chef d’entreprise se dire enchanté d’être désormais concerné par cette mesure maintenant accessible aux sociétés de moins de cinquante salariés. Est-ce que vous connaissez un patron fou de joie en apprenant qu’il devra payer encore plus de charges ? Cela en dit long sur la connaissance des politiques et de l’Administration sur le monde de l’entreprise.
« Parce que les vacances, c’est l’essentiel », voilà bien un slogan made in France, bientôt la seule chose que nous serons capables de fabriquer, des slogans et des calicots annonçant les congés payés et les bonnes mesures du gouvernement du Front Populaire.
Et c’est vrai qu’en cette période durant laquelle chacun doit se mettre la tête à l’évent et les orteils accrochés à la tong, on ne sait plus trop s’il faut continuer à se rendre au travail ou jouir jusqu’à fin août, début septembre, d’un repos bien mérité à l’instar de monsieur Falorni, le tombeur de la Royal en rade de La Rochelle, usé par ses cinq heures de cours hebdomadaires comme nous le rappelait la presse parisienne… du « Parisien » il y a peu.
Peut-être sommes-nous en période de « qualifs » pour les congés, sorte de répétition générale servant à tester notre aptitude à bourrer le havresac du vacancier professionnel ? Comment dire, en plein Tour de France, il nous faudrait aller au turbin alors que « la mer qu’on voit danser le long des golfes clairs a des reflets d’argent… » Ce n’est pas humain ! Vous me direz, ce n’est pas avec le parcours de cette année que nous aurons un Tour de France avec vue sur mer, même en se penchant au balcon. Au mieux, un morceau de la Belle Grise à Boulogne et trente secondes de la Belle Bleue au Cap d’Agde, et c’est tout. Ah, pour nous emmener sur la Planche des Belles Filles un samedi alors qu’on est en plein boulot avec Germaine au Mammouth de la zone industrielle des trois Mats à Hisse-et-Haut, là ils sont forts, et je ne parle pas de Porrentruy, Tomblaine, Samatan et Visé, autant d’étapes pour VRP que les héritiers de Bobet et Hinault vont visiter cette année. Vous me direz, pour voir gagner un Anglais à l’étape et un Anglais au général, avec un Australien en embuscade, on finirait par regretter nos Espagnols bourrés de chorizo coupé au Picon bière.
Bref, il faut bien l’avouer, en cette période de l’entre-deux d’après boulot et d’avant vacances, on s’emmerde grave. Pas même un tweet « ma vie mon œuvre » en 132 caractères d’une femme dite de caractère. On va finir par regretter la campagne électorale…
LE CHRONIQUEUR