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Dossiers économiques

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Tout le monde s’est pincé ce mardi 19 novembre à la lecture du journal Les Echos qui nous apprenait que Jean-Marc Ayrault allait lancer « sa » grande réforme fiscale. S’agit-il de déminer dans l’urgence la grogne qui monte, certains n’hésitent plus à parler de révolte, et ce afin de calmer le jeu en pleine campagne des municipales, ou bien s’agit-il d’une remise à plat de notre fourbi fiscal, ce serpent de mer que tous les pouvoirs successifs ont promis de réformer ?
D’aucuns diront que l’Europe se réveille enfin, d’autres, à l’instar du ministre allemand de l’économie, qu’il s’agit d’une « grave erreur ». Quoi qu’il en soit, la Commission Européenne vient de déclarer la guerre à la Chine à travers deux secteurs, le solaire et les télécoms. On pourrait également ajouter la godasse à 4 euros qui a envahi nos marchés et boutiques low cost, ou cette porcelaine « made in China » qui est en train d’asphyxier notre production nationale…
« Nous envisageons que dans un certain nombre d’entreprises publiques où le taux de participation de l’Etat est très important, nous puissions dégager une partie pour financer de l’investissement. Pas pour boucher les trous du budget. »
« Être riche et être de gauche, ça me semble tout à fait compatible », c’est la révélation divine du moment, c’est ce que nous expliquait récemment un ministre du gouvernement Ayrault qui venait de participer au grand déballage de printemps.

Machine à laver

21/03/2013
Pourquoi ne dit-on pas la vérité à propos de Chypre au lieu de nous montrer en boucle des rassemblements de trente à quarante personnes manifestant contre le plan de sauvetage des banques proposé par l’Eurogroupe ? Chypre est un paradis fiscal, une plateforme offshore pour de grosses sociétés russes légales ou maffieuses, une sorte de machine à laver de l’argent souvent douteux qui, par ailleurs, retourne très vite à la maison. D’après le bureau Alfa Capital, sur les 20 milliards d’euros déposés dans les banques chypriotes, seulement 200 millions resteraient sur place, soit 1%. Peut-être l’argent nécessaire à faire vivre les quelque 40.000 citoyens russes qui vivent à Chypre (sur moins de 800.000 habitants au total). Un chiffre énorme qui implique que la ville de Limassol est aujourd’hui appelée avec humour Limassolgrad.
Soixante ans après la sortie de la première Renault d’une usine espagnole, une 4CV pour être précis, Carlos Ghosn et Juan Carlos étaient ensemble à Valladolid lors de l’inauguration de la ligne de montage de Captur, le petit SUV que le constructeur français commercialisera d’ici à quelques mois.
Tout ça pour vous dire que cela n’arrangera pas les chiffres de la production d’automobiles sur le sol français, d’autant que les résultats de 2012 viennent d’être publiés et qu’ils sont très mauvais : la production a chuté de 16,4% en France, ce qui représente environ 270.000 véhicules fabriqués en moins sur notre territoire, en gros l’équivalent de ce que peut sortir en une année une belle unité de production… qu’il faudra peut-être fermer.
« Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers, Titan n’est pas intéressé par l’usine d’Amiens-nord. Vous voulez que Titan démarre une discussion, nous ne sommes pas si stupides que ça. » C’est ainsi que Maurice Taylor Jr., patron de la société américaine Titan, fabricant de pneumatiques pour tracteurs, s’exprime dans un courrier qu’il vient d’adresser à Arnaud Montebourg notre ministre du redressement productif. Et ce qui a fait bondir la CGT est du même cru, cet incorrect monsieur Taylor ose mettre en doute l’efficacité des ouvriers de chez Goodyear : « Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures. Je l’ai dit en face aux syndicats français, ils m’ont répondu que c’était comme ça en France. »
La France est un pays compliqué qui change ses règles fiscales quasiment chaque année, jusqu’à en faire un cas à part parmi les grandes nations industrialisées.
Ce qui est possible une année ne l’est plus la suivante, quand il ne s’agit pas en plus d’introduire ces fameux « effets rétroactifs » qui consistent à vous faire payer ce que vous ne deviez pas payer ! De plus, cette instabilité fiscale ne permet pas de mettre en place des stratégies plusieurs mois à l’avance et bloque certains investissements. Comme on dit, attendons pour voir… Alors comme nul n’est sensé ignorer la loi, mieux vaut se munir des codes et règlements en 67 volumes de 4.653 pages chacun.
Et le maître étalon de ces changements annuels c’est bien sûr la Loi de Finances qui cadre le champ des recettes futures de l’Etat, recettes qui s’avéreront insuffisantes comme il se doit puisque dans le même temps, l’Etat s’apprête à dépenser bien plus qu’il ne va collecter. On doit appeler cela du déficit ?
« Il n’y aura pas de plan social à Florange » assurait Jean-Marc Ayrault au dernier jour des deux mois de négociations, s’avançant un peu vite sur le devenir du site lorrain d’ArcelorMittal. Bien sûr, le proprio a promis d’investir 180 millions sur cinq ans, ce qui par ailleurs était un peu dans les tuyaux, mais il n’a pas montré d’enthousiasme débordant quant à la reprise de l’activité, notamment sur le projet ULCOS qui pourrait servir de laboratoire pour le captage de CO², projet pour lequel l’Etat promet d’investir quelque 150 millions. Mais si entre-temps Mittal coupe l’alimentation en gaz des tours qui permettent de chauffer les hauts-fourneaux, la messe sera dite, ce que dénonçait ces derniers jours la CFDT sur place… sauf si le repreneur déclaré, industriel à Metz, confirme ses prétentions.

Economie à sec

08/11/2012
Il y a cinquante ans, le monde changeait de siècle, le début des années soixante correspondait ici en Europe à l’éveil du grand essor économique alors que sur le continent africain, il était question d’indépendance, preuve que nous pouvions, notamment en France, être prospère sans pour autant posséder une partie non négligeable de la planète. En fait, cette expansion économique annoncée était basée sur une paix enfin durable promise chez nous et sur une idée nouvelle du développement industriel qui allait finalement bien s’entendre avec la demande de masse. L’essor de l’automobile, réellement démocratisée, en était l’illustration parfaite.
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