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Chronique entre deux antanaclases

24/07/2012

L’antanaclase de la retraite sur les retraites, ou plutôt sur la réforme votée par la droite qui, si j’ai bien compris, est une affaire de principe parce qu’on ne touche pas aux acquis, risque fort de nous coûter plus qu’un bras, à se demander s’il nous en restera un pour faire la manche à nos frontières lorsque l’ami Job passera pour un émir à côté de nous. La décision quasi canonique de revenir à la retraite à 60 ans est plus qu’une erreur, disons-le, c’est une belle connerie, de celles que l’on commet malheureusement de plus en plus régulièrement.

On sait que les pensions versées représentent aujourd’hui 14% de notre PIB, et près de 35% du PIB salarial, peut-être le plus révélateur de l’état dans lequel notre système par répartition se trouve actuellement. Et ceux qui ont décidé que tout est gravé dans le marbre du Conseil National de la Résistance qui, au sortir de la guerre a défini les nouvelles règles économiques et sociales de notre pays, devraient aller faire un tour histoire de s’aérer le cerveau. Un système qui est passé de quatre cotisants pour un bénéficiaire lors de sa création à moins de deux cotisants aujourd’hui, et qui, avant dix ans, sera au point mort de un pour un, ne peut que disparaître si on ne songe pas à faire une grosse révision en changeant les pièces défectueuses.

Le problème, et pas des moindres, c’est que les cotisants d’aujourd’hui sont persuadés de mettre leur argent sur un compte pour plus tard, pour leur retraite. Mais non ! Leur argent sert à payer les pensions de ceux qui ne travaillent plus et non leurs pensions futures. Pour avoir la chance d’en toucher une il faudra que dans dix, vingt ou trente ans, il y ait suffisamment de gens au travail, et qui cotisent. Mais un salarié pour un retraité ça ne suffira pas pour payer une pension.

Il faut donc plus d’argent, et plus d’argent c’est, soit augmenter les cotisations (on nous dit que c’est impossible), soit baisser les pensions (on nous dit que c’est impossible), soit cotiser plus longtemps donc travailler plus longtemps (on nous dit que c’est impossible). Alors profitons du moment présent, chauffons-nous encore un peu au soleil, mais lorsque ça ira vraiment mal il nous faudra fermer notre robinet à jérémiades, car tout sera de notre faute. Et ceux qui nous auront doré la pilule  avec leurs mensonges devront aussi rendre des comptes. Mais peut-être ont-ils des raisons que la raison ignore pour être aussi lâches ? Tiens, c’est le retour de l’antanaclase !

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