Le Premier Ministre promet « la plus grande fermeté » contre les auteurs de « ces actes inacceptables ». C’est la réaction officielle du gouvernement après la nuit d’émeutes qui s’est déroulée à Amiens le 13 août et au cours de laquelle seize policiers ont été blessés après avoir subi des tirs à balles réelles.
Bien sûr, pas une seule arrestation au compteur, « la plus grande fermeté » étant réservée actuellement aux délinquants de la route flashés à 140 au lieu de 130.
Comment peut-on croire un chef de gouvernement promettre « la plus grande fermeté » alors que ce discours ressort comme un marronnier après chaque nuit d’émeutes depuis vingt ans.
Cette fois-ci on évoque une centaine de jeunes ayant fait régner la terreur dans un quartier, mais que dira-t-on lorsqu’ils seront mille et qu’ils laisseront derrière eux un champ de ruines digne d’un conflit armé ?
Au fait, pourquoi une telle violence, pour un regard, pour un contrôle de police mal vécu (contrôles que les familles et amis de ces voyous jugent toujours « excessifs » devant les caméras), pour une arrestation ?... Qu’importe, là n’est pas l’essentiel. Ce qu’il faut, c’est rassurer le citoyen lambda, évoquer le mal vivre de ces jeunes, leur exclusion qui justifierait cette haine de la France qu’ils ont chevillée au corps parce qu’ils ne trouvent pas de travail. Alors ils traînent dans les cités, ils agressent les gens, tirent sur les policiers, brûlent des voitures, vendent même de la drogue pour survivre… C’est quasiment du Zola en Porsche Cayenne avec RSA et CMU pour faire comme tout le monde.
Il y a trente ans, le nouveau pouvoir socialiste dû faire face aux agitations des Minguettes dans la banlieue lyonnaise. Mais ces jeunes-là étaient des Bisounours à côté de ces voyous qui voudraient nous faire croire à une quelconque Intifada. Et puis quoi encore ? Une libanisation de la France où chaque communauté marquerait son territoire au son du mortier ou du lance-roquettes ?
Si justement « la plus grande fermeté » n’est pas à l’ordre du jour, nous allons au devant d’insolubles problèmes dont l’aboutissement sera ce qu’on appelle en jargon de guerre urbaine des « lignes de front », au-delà desquelles existeront des zones que l’Etat ne contrôlera plus et qui finiront par devenir des enclaves autogérées avec leurs règles, leurs lois, leurs coutumes et tout le charabia qui va avec. Mais bien sûr les gens importants de la République ne seront pas concernés au quotidien. Les autres, oui.
LE CHRONIQUEUR