Il paraît que notre Président Normal regarde loin, contrairement au Premier Ministre qui scrute le cambouis, il regarde loin, quasi au-delà de la ligne d’horizon, on serait en Corée du Nord on pourrait l’appeler « le Phare du Levant et du Ponant », sorte de centaure qualifié pour la prochaine coupe du monde de gigantomachie.
Bon, à force de regarder loin on ne voit plus grossir les troupes des cocus du 6 mai, ceux à qui on avait promis de saigner les riches, car il ne faudrait peut-être pas l’oublier, c’est un peu grâce à cette nouvelle tranche d’imposition à 75% que le compagnon de Madame T. a été élu. Et on vient nous expliquer aujourd’hui que cette mesure, qui concrètement plafonnerait autour de 67%, ne s’appliquerait pas aux revenus du capital, l’essentiel des très gros revenus, et pour les sportifs, les artistes et les créateurs (de quoi ?) c’est encore le flou, et de surcroît, dans les faits, elle pourrait passer à deux millions d’euros de revenus mensuels pour un couple. C’est ce que le Président appelle être « en situation de combat ».
Dans le même temps, on nous explique qu’il faudra trouver trente trois milliards pour boucler le budget 2013. Dites 33 Monsieur le Président, les Français vont tousser.
Un mois après les Cent Jours, nous assistons au spectacle affligeant d’un Président autant présent à la télévision que ne l’était Sarkozy, d’un Président ayant déjà renié l’essentiel de ses promesses fortes, d’un Président dont la compagne fait condamner les journaux ayant publié des photos du couple en maillot de bain à Brégançon (Chirac et Sarkozy avaient subi le même sort sans demander du cash en échange !), d’un Président qui n’a plus d’autre solution que de reconnaître que la crise est extrêmement grave, la même qu’il niait il y a six mois quand il faisait croire au peuple que les déficits étaient seulement dus aux excès de caviar et champagne de Sarkozy au Fouquet’s, d’un Président qui nous a fait le coup de la sociale, 36 et 81 avec un mépris affiché pour l’argent… argent sale qu’il va nous piquer aujourd’hui pour pouvoir embaucher les quelques dizaines de milliers de fonctionnaires dont nous manquons cruellement.
Quelle tristesse de constater une fois encore qu’on nous prend pour des truffes à qui on va encore demander dix milliards d’impôts supplémentaires pour financer le bien collectif, mais qui, bien sûr, ne suffiront pas. Quant à l’agenda du redressement évoqué par François Hollande, il fait un peu penser à ces plans quinquennaux de l’ex-Union Soviétique qui ne marchaient jamais…
LE CHRONIQUEUR