Quand les opposants au nouvel A-ayraultport de Nantes mobilisent leurs troupes, ceux qui ne veulent pas du « mariage pour tous » défilent dans les grandes villes de France. Il est évident que nous ne verrons aucune cause à effet dans cette double protestation, pas même un lien quelconque à célébrer officiellement. On ne va pas marier un écolo qui ne veut pas de nouvelle piste pour s’envoyer en l’air avec un catho qui refuse que Robert et Roger s’unissent devant Fernand, maire de Mézy-les-Deux-Pognes dans le Bas-Rhin. La carpe et le lapin n’en reviendraient pas !
Entre nous, mobiliser l’appareil de l’Etat pour aboutir à une loi qui ne concernera peut-être qu’une vingtaine de personnes chaque année relève bien du dogme du changement à tout prix. De prime abord. Mais de « second abord » on peut se dire que ce mariage gay a peut-être une autre intention, inavouée celle-là… comme énerver la famille Le Pen à quelques mois des élections municipales. Et là on connaît la suite, lorsque le FN est en forme électoralement, c’est le PS qui en profite. Alors, l’union contre nature de la gauche et de l’extrême droite serait-elle aussi une version du mariage de la carpe avec le lapin ?
A propos de cette affaire, madame Belkacem, porte-parole du gouvernement, nous dit que « le gouvernement n’acceptera aucune instrumentalisation ». Mais peut-on parler « d’instrumentalisation » lorsque des Français décident de montrer pacifiquement dans la rue leur opposition à un projet de loi qui remet quand même en cause les fondements de la société. Pacifiquement, ce qui ne fut pas le cas à Toulouse où les défenseurs du mariage pour tous semblaient ne pas vouloir accepter qu’on ne pense pas comme eux… au nom de la tolérance sans doute.
Mais après tout, si la loi est votée, on pourra éventuellement amener devant monsieur le maire une carpe (dans un bocal) et un lapin afin d’officialiser leur union, ensuite ils auront enfin le droit d’adopter une girafe qu’ils peigneront les soirs d’hiver en haut de l’escabeau…
LE CHRONIQUEUR