Ceux qui escomptaient une situation à la Vukovar à la suite de la guerre des chefs à l’UMP, qui évoquaient un champ de ruines sur lequel il faudrait tenter de reconstruire une droite républicaine, qui souhaitaient en silence voir émerger un front National à 30% comme une sorte d’assurance-vie à la gauche, et qui, disons-le, se la pétaient en ironisant sur l’absence d’opposition, ceux-là vont devoir ouvrir leur parachute ventral pour ne pas s’écraser trop rapidement après seulement six mois dans les nuages. La dure réalité de ce que tout le monde appelle la crise depuis quatre ans vient de les rattraper.
Les trois élections législatives partielles (Hérault, Val de Marne et Hauts de Seine) de ce dimanche ont montré que les électeurs de l’opposition avaient fermement l’intention de s’opposer à la politique subliminale proposée depuis l’été par un gouvernement et un Président qui ne semblent pas avoir pris la mesure de la situation, de s’opposer et de le faire savoir, et ce malgré le couronnement manqué à la tête de l’UMP. On peut par ailleurs se demander combien de députés la majorité actuelle arriverait à sauver en cas d’élections législatives, et aussi si notre Président « normal » garderait son job, y compris face à celui que les Français ont désavoué en mai dernier ?
Cela pose également la question de l’extrême versatilité du peuple lorsqu’il change d’avis aussi vite en votant ou en restant chez lui le jour du scrutin. Mais ce n’est pas nouveau.
Quant au pouvoir, il va lui falloir changer d’attitude très vite, c'est-à-dire prendre enfin des mesures adaptées à l’urgence économique du moment et arrêter de se focaliser sur ces bouleversements sociétaux à usage hautement symbolique comme le mariage gay, les réquisitions d’églises ou les annonces tonitruantes de futures nationalisations… sans lendemain : on ne commande pas des mitrailleuses pour ensuite se faire livrer des sifflets !
LE CHRONIQUEUR