Même une horloge cassée indique l’heure exacte deux fois par jour. Enfin une bonne nouvelle pour notre Normalité présidentielle qui vient d’être une fois encore la victime de ses épistolaires promesses du printemps. Et une fois encore les emblématiques et rudes stakhanovistes de la lutte des classes vont devoir avaler leur chapka après le refus du Conseil constitutionnel d’accorder quitus au projet de loi visant à rafler une commission de 75% sur les très gros revenus.
Pas de problèmes, à l’instar de Brecht qui parlait de « dissoudre le peuple », certains députés trinitaires se disent prêts à dissoudre le Conseil constitutionnel sous prétexte qu’il ne serait pas en accord avec leur vision de la Constitution. Les neuf sages et ex-Présidents de la République seront-ils exilés sur une quelconque Elbe ou Sainte-Hélène ou dans un village belge là où il fait toujours gris et froid ?
En attendant, plus question pour notre Président de se planquer entre les guillemets d’un discours ou d’un programme, l’heure est à l’entrée en 2013, année de tous les dangers pour lui si l’on en croit les archéologues de l’INSEE : chômage, pouvoir d’achat, et sûrement manifestations et grèves suscitées par ses amis d’un dimanche de mai jalonneront l’éphéméride de la sainte Marie à la saint Sylvestre à venir.
Est-ce à dire que les événements auraient précipité la coda d’une aventure avant le deuxième couplet ? On le sait, normalement, il n’y aura pas d’élection en cette année 2013. Normalement. Mais après tout François Hollande peut imaginer une fin de mandat à la Chirac, tranquille, à l’abri dans son château alors qu’un gouvernement de droite, issu d’une dissolution, serait sur le front à prendre tous les mauvais coups. L’histoire peut bégayer, Mitterrand et Chirac ont tous deux fait un second mandat après une cohabitation, et comme on ne sait jamais de quoi hier sera fait…
Quelqu’un peut-il affirmer que le Président ne songe pas à cette hypothèse, le meilleur moment serait quand même d’attendre la grosse raclée des municipales afin de justifier une telle mesure de « salut public ». Putain, un an encore !
Alors bien sûr, ce n’est pas en janvier que l’on songera à passer à la pratique, janvier c’est le temps des vœux les plus chers, des vœux pieux à s’enfoncer dans le cœur.
Donc bonne année !
LE CHRONIQUEUR