« Tagada tagada voilà les Dalton, tagada tagada et y’a plus personne »… Redoine Faïd, braqueur multi récidiviste et meurtrier présumé d’une policière municipale de Villiers-sur-Marne, s’est fait la belle en moins d’un quart d’heure de la prison de Lille-Sédequin : explosifs et arme de poing à disposition, celui qui s’était lancé dans une carrière de romancier en 2010 avec une autobiographie intitulée « Braqueur », a démontré qu’il était bien un homme dangereux, n’hésitant pas à embarquer dans sa fuite quatre otages. Voilà pour le côté cinoche, de l’action, de l’aventure et des frissons.
L’autre côté est moins reluisant, et à double titre. D’abord, le bonhomme, qui ne devait être libérable qu’à partir de 2032, obtint en 2009 une liberté conditionnelle qui lui permit, outre de montrer ses talents littéraires à la presse, de braquer quelques fourgons blindés, c’est au cours de l’une de ces attaques que sera tuée la policière municipale Aurélie Fouquet.
Ensuite, une question est bien sûr sur toutes les lèvres : comment un tel criminel peut-il se procurer arme et explosifs au sein d’un centre de détention ? On savait le type extrêmement dangereux et très malin, il devait être sous surveillance maximum en permanence. C’est du moins ce que l’on suppose, ce que l’on attend de l’Etat en la matière. Apparemment, il n’en était rien…
On s’en doutait, immédiatement, les syndicats de surveillants ont pointé le manque de moyens et d’effectifs, un classique du genre afin de botter ses propres responsabilités dans un autre camp. Nous sommes en France, pays qui manque cruellement de fonctionnaires, bien que ceux-ci soient de loin les plus nombreux pour mille habitants de toute l’Europe, voire des pays industrialisés.
Et comme nous sommes en France, aussitôt le ministre ad hoc s’est rendu sur place pour prendre la mesure de l’événement, madame Taubira en l’occurrence.
Une fois de plus, les Français sont pris en otage par des corporatismes qui jouent perso, réclamant toujours davantage de moyens et de personnels, ignorant la situation actuelle dramatique pour tout le secteur privé de l’économie qui perd ses emplois à chaque fois que l’Etat engage de nouvelles dépenses.
15 milliards, c’est justement ce que l’Etat a dépensé en plus l’an passé, et ce en pleine période de réductions budgétaires, paraît-il. Et vous verrez que ces syndicats obtiendront ce qu’ils demandent !
LE CHRONIQUEUR