Il y a quelques jours, le dictateur communiste nord coréen Kim Jong-Il a fait fusiller son ministre des finances pour haute trahison, coupable d’avoir « conspiré pour infiltrer les rangs des révolutionnaires afin de saboter l’économie nationale »… en fait, feu le ministre (normal puisque fusillé !) avait eu la mauvaise idée de réévaluer la monnaie nationale le won dans la proportion de un à cent, un peu comme ce bon monsieur Pinay l’avait fait avec le nouveau franc, mais lui n’eut pas la tête tranchée !
Cette attitude brutale et extrême me fait penser à cette phrase « on fera rendre gorge aux riches » qui ne date pas d’il y a deux siècles mais de quelques semaines, menace écrite et signée par un leader national d’un parti dit révolutionnaire. Et pourquoi pas accuser les aristos de vouloir détruire les blés verts pour anéantir les récoltes et affamer le peuple ?
Nous sommes aujourd’hui embarqués dans une logique dangereuse où le fruit de l’imagination et de la peur peut conduire aux pires excès. Ainsi, un préfet était à deux doigts de se faire lyncher lors d’une réunion publique en Charente pour avoir annoncé qu’on ne reconstruirait pas les pieds dans l’eau, des salariés face à la fermeture de leur usine menacent de tout faire sauter s’ils n’obtiennent pas des indemnités colossales, des gendarmes nous font leur crise existentialiste, et des gens apparemment normaux sont sans cesse disposés à vous « exploser la tête » au moindre regard, à la moindre contrariété, et je ne parle pas des politiques totalement irresponsables qui surfent sur ce sentiment de mal être qui sévit aujourd’hui chez nous parce qu’on n’a plus le courage d’affronter un truc tout bête : la vie.
La vie qui n’a rien à voir avec les débilités déversées par la télé et ses programmes vantant un luxe minable et vulgaire qui serait inscrit dans les Droits de l’Homme. Bref, chacun se croit et se dit citoyen humaniste à deux balles, mais en vrai ça donne plutôt « je suis large d’esprit et je n’admets pas qu’on dise le contraire. »
Alors que faire, « Dissoudre le peuple » comme le préconisait Brecht ou fusiller les réactionnaires comme en Corée du Nord ?
LE CHRONIQUEUR