L’affaire fait sourire, trois gamins de onze ans ont été arrêtés pour trafic de cannabis dans une école primaire du Pas-de-Calais. On évoque déjà « La guerre des boutons » revisitée. Sauf que P’tit Gibus, « s’il aurait su il aurait pas venu ! ».
Arrêtons d’être aussi stupides, voire lâches. L’affaire est bien plus grave que le banal fait divers le laisse apparaître. Arrêtés à onze ans pour trafic de drogue, ils le seront à quinze pour braquage, et à dix-huit ans, peut-être justifieront-ils leur engagement pour le djihad parce que notre société les aura mis en prison. C’est du moins ce que cette même « société » dira à ce moment-là, toujours par stupidité ou lâcheté.
Quant aux parents, ils sont bien sûr totalement irresponsables – et le mot est juste dans tous les sens ! -, lors d’une perquisition chez l’un des mômes, les policiers ont trouvé le père en train de fumer du cannabis.
Mais rassurons-nous, nous ne sommes pas un cas isolé en Europe. A Berlin, c’est devenu un véritable fléau, des dizaines de gamins de moins de quatorze ans vendent de la drogue à la sortie du métro. Moins de quatorze ans, c’est l’impunité totale. La police a arrêté un réfugié palestinien venu du Liban de onze ans… onze fois en quelques semaines ! Pendant ce temps, les « grands frères » surveillent le business depuis leurs luxueuses berlines achetées avec leurs économies…
Police et justice savent que l’argent de la drogue alimente tous les autres trafics, et en premier, celui des armes. Tout commence, non pas en CM2, du moins je l’espère, mais à cette terrasse de café où, tout au long de l’année, deux ou trois jeunes fournissent leur clientèle au vu et au su de tous, l’acheteur arrête son auto et en dix secondes l’affaire est conclue. Un ou deux guetteurs font leur job au cas où… mais personne ne les dérange jamais. Et n’imaginez pas que cela se passe uniquement en banlieue, cela existe ici aussi, dans votre ville, si vous voyez ce que je veux dire…
Cet argent gagné par des voyous fait rêver les plus jeunes, qui oublieront l’école ou s’y conduiront comme des petites frappes, cet argent nourrira des convoitises, cet argent pourrit notre société et alimente tous les communautarismes qui déversent leur haine de ce que nous sommes.
LE CHRONIQUEUR