Mauvais temps pour le off shore, l’équivalent du hors piste sur la poudreuse, mais qui se pratique souvent après avoir fait fortune dans la poudreuse à se bourrer dans le piffe, mauvais temps pour ceux qui voudraient planquer leurs euros par millions dans quelque paradis… dit fiscal loin de l’agence locale du Crédit d’Etretat et d’abyssinie réunis de Mézy-les-Deux-Pognes dans le Bas-Rhin.
La liste des pays et territoires dits non coopératifs (là où le secret est secret !) vient de sortir au Journal Officiel : Anguilla, Belize, Brunei, Costa Rica, Dominique, Grenade, Guatemala, îles Cook, îles Marshall, Montserrat, Nauru, Niue, Panama, Philippines, Saint-Kitts-et-Névis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et les Grenadines (pour les petits !). Depuis le 1er mars, les placements de source française sont soumis à une retenue à la source de 50% s’ils sont placés dans un établissement de l’un de ces pays et territoires. C’est terrible, on ne peut même plus frauder off shore.
Pas plus qu’en Suisse car le Montgolfier et le Woerth veillent, huit mille clients français de HSBC viennent d’être balancés au fisc via le procureur de Nice : ça cafte, ça dénonce, et ça balance pas mal, même à Paris.
Bon, si vous faites dans le business de banlieue, roulant Ferrari ou Cayenne tout en étant au RMI et logé chez les parents, no problème, c’est cool, en France on peut immatriculer une caisse à cent mille euros et être assisté légalement. Par contre, si vous bossez à votre compte avec tout le bazar en règle, pas de pitié si votre chèque aux Zurssafes ou au Paul Emploi arrive avec trois jours de retard. Ce sera 10% de matière grasse en plus pour l’Etat, et si ça se trouve, Eric Woerth viendra au 20 heures parler de votre cas : c’est assez valorisant de coincer un retardataire à 1300 euros ! Celui-là, pour chasser la racaille il a un talent fou, il pourrait même jouer tout Mozart avec des petites cuillères !
LE CHRONIQUEUR