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Ne Mélenchon pas tout !

07/10/2013

Et revoilà Mélenchon distribuant claques et qualificatifs ravageurs : Hollande, "un homme d'embrouilles et un dompteur de faibles", Valls, "minable", les ouvriers, les "bêtes de somme du gouvernement", Anne Hidalgo, "une femme du vieux PS féodal" (en une seule interview au Parisien le 6 octobre !)... A une encablure des élections municipales et européennes, l'idée revient naturellement au galop : Jean-Luc Mélenchon a-t-il suffisamment de talent pour reprendre le rôle d'aboyeur créé par Georges Marchais ? Je dis non ! Non, Mélenchon ne sera jamais Georges Marchais, oeuvre incomparable de l'école prolétarienne rouge flamboyant, d'un style oscillant entre le naïf volontaire et l'abstrait à 5%, ce qui correspond au taux de compression actuel de la machine électorale de mon Cher Colonel Fabien.

Fervent défenseur de l'aile gauche, non pas du Messerschmitt mais de la vie politique nationale, celui qui fut chef de bureau du parti des classes laborieuses et des Fusillés de 1972 à 1994, n'aura jamais d'égal... De Hue et à dia en Buffet froid d'une gare de l'Est bien sûr, on ne retrouvera jamais le hussite à l'humeur aigrie qui nous lançait : "Mais il se cache où Lajoinie ?". Bien sûr, Mélenchon peut ignorer le petit nouveau Pierre Laurent, Pierre fils de Paul, comme quoi même sur l'humus froid et humide de Saint-Ouen, les cellules avides de renouveau peuvent prendre parti pour un descendant à blason, mais il n'égalera jamais celui qui mena le parti de 23 à 5%. La chute des masses avait court-circuité le fil rouge sur le bouton rouge. Chute des masses et coup de marteau sur l'Humanité avec faucille en hune mâtée.

Non, Mélenchon fait semblant d'être vulgaire, alors que c'est tout un art. En fait, Georges Marchais était unique, comme le capitaine du Titanic, il coula avec son navire. Et peut-être avec raison, car à ce moment-là, la Maison Mère buvait du Coca, trafiquait du gaz, son Armée Rouge chantait avec Goldman, et son Conseil d'Aide Economique aux pays frères s'était retrouvé comme ça s'écrit : COMECON. Non, personne ne peut reprendre le rôle de Georges Marchais, Mélenchon n'est qu'une mauvaise copie, comme dans un remake produit par des Américains qui auraient racheté les droits. L'impensable !

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