Quand nos gouvernants en sont à se chamailler pour 0,01 % de croissance ou sur une inversion artificielle de la courbe du chômage entre un solde positif ou un solde négatif de 1.647 emplois sur un mois, on comprend alors aisément que nous ne sommes pas au bout de nos problèmes. Il suffit de regarder les vrais résultats, infalsifiables, cruels aussi, pour se convaincre que nous ferions mieux de la boucler, serrer les dents et travailler plus et mieux entre nos deux semaines de congés bimestrielles.
Je prendrai exemple avec du lourd, le Top 10 des meilleures ventes de voitures en Europe. Et que voyons-nous à propos de l'année 2013, que seuls deux modèles français figurent dans ce classement, la Renault Clio à la 4ème place, et la Peugeot 208 à la 7ème place. Deux sur dix alors que nous avons trois constructeurs généralistes chez nous. Mais on y trouve quatre modèles du Groupe Volkswagen, et plus globalement huit modèles sur dix en provenance d'un constructeur ou d'un groupe germanique, dont deux autos "Prémium" donc chères, l'Audi A3 et la BMW Série 3.
Oui mais voilà, chaque mois, la baisse du marché français est saluée à sa juste mesure : il faut dissuader les Français d'avoir recours à l'automobile pour leurs déplacements : alertes pollution, cancer du gasoil, menaces de boîtes noires, radars, taxes sur les carburants, malus exorbitants pour les 4X4 et véhicules générateurs de plus-values (et de fortes TVA !), menaces de péages urbains... les bobos des grandes villes décident pour ceux qui ne peuvent pas faire autrement. Et ce quitte à pulvériser un pan entier de notre industrie.
Aujourd'hui, la Suède envisage de multiplier par trois le prix du litre d'essence afin d'inciter ses sujets à acheter des voitures électriques qui, comme tout le monde le sait, ne répondent pas aux besoins des automobilistes, sont très chères, souvent moches et mal équipées. La Suède avait deux grands constructeurs, Saab et Volvo. Le premier est mort, le second est chinois, mais la Suède a bien marginalisé l'utilisation de l'automobile. Et c'est ce vers quoi nous roulons... Mois après mois, notre industrie automobile plonge dans les abysses déficitaires, d'ici à un ou deux ans, elle sera sous contrôle chinois, et il y aura toujours un ministre pour faire le malin près du cadavre. Pendant ce temps, un "petit" constructeur, Audi, annonce un plan d'investissements de 22 milliards sur cinq ans. Pour trois fois moins, on pourrait s'offrir PSA ou Renault...
LE CHRONIQUEUR