Si les Grecs ont de gros soucis de fin de mois et une note colossale chez l’épicier, c’est parce qu’ils ont beaucoup trop de fonctionnaires. C’est ainsi que la crise helléniste est analysée, et tout le monde semble au moins d’accord sur ce point, sauf bien sûr les fonctionnaires grecs qui, pour certains, se la coulaient douce entre soleil, sieste, moussaka et bakchichs. Pour relever les ruines du Parthénon, les pays de la Zone Euro vont donc casser leur Livret A, d’où l’irritation (et le mot est faible !) des Allemands et autres Saxons du quartier qui, depuis déjà au moins dix ans, ont consenti eux de gros efforts : baisse des coûts horaires et des acquis, chasse aux gaspillages publics. Karl Schmidt, habitant le Brandebourg, préférera toujours la rigueur de Bach aux pas ridicules d’un sirtaki. Mais bon, c’est dit, on paiera pour les hédonistes du Sud… dont nous faisons un peu partie : bienvenue au club !
Car c’est bien là le plus drôle, nous vivons comme les Grecs, déposant un jour de travail au milieu d’une semaine de congés, englués dans des services publics encore plus pléthoriques que les leurs, mais demandant sans cesse des couches supplémentaires de services et d’aides. Nous refusons nettement de voir la réalité économique croyant encore aux mirages des riches qu’on fera cracher.
Rien, on ne bougera pas d’un iota, même la tronche dans le mur. Les maires continuent d’embaucher et d’augmenter les impôts, les syndicats qui ne représenteront bientôt que leurs permanents brassent du vent devant les médias histoire de ne pas sombrer dans un oubli total, et il se trouve encore des élus pour expliquer qu’il faut embaucher dans les services publics pour résorber le chômage.
On va finir par se croire revenus à la fin du mandat de Giscard, juste avant de sortir de l’ombre pour passer dans la lumière… des dévaluations et de la rigueur de 1983.
LE CHRONIQUEUR