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La révolution mijote sur les fourneaux

25/03/2012

La vie c’est comme ça, on annonce des mitrailleuses et on finit par acheter des sifflets. En l’occurrence, l’artillerie lourde promise sur la base d’un score à deux chiffres pour Eva Joly, et qui justifiait une soixantaine de circonscriptions réservées à Europe Ecologie / Les verts, ressemble de plus en plus à un pistolet à bouchon : la fourchette à deux dents accordée à la candidate écolo au premier tour va de 1 à 2%. Vous me direz, c’est du simple au double certes, mais ici le simple attaque les fondations. Globalement, les écologistes n’auront rien de consistant à mettre sur la table, au mieux ils amèneront les fleurs, et si ça se trouve on parlera de chrysanthèmes.

Mais entre nous, le PS l’a bien cherché, c’est lui qui a conseillé à ses militants d’aller voter Joly lors de la primaire écolo, juste pour ne pas voir Hulot l’incontrôlable grimper jusqu’à 10% sans même une corde de rappel. Du coup, Eva va s’écraser sur le champ de bataille sans parachute ! Et cet accord portant sur une réserve de 60 circonscriptions est en train de prendre des allures de réserve indienne : il faudra au moins sauver les chefs de tribus. 

Mais il pourrait également avoir un effet boomerang en donnant des idées à Jean-Luc Mélenchon qui lui va venir à la fête avec du lourd. Et à 13 ou 15%, il a de quoi exiger une bonne centaine de circonscriptions. Une sorte de remake de la Gauche Plurielle de 1997, mais avec cette fois-ci dans le paquetage les emblématiques et rudes stakhanovistes de la lutte des classes qui ont trouvé de l’embauche à la Mélenchonnerie locale, où en ce moment on fait les trois-huit.

La seule différence, c’est qu’on navigue un peu à vue, par exemple il y a six mois on fermait 20 à 25 réacteurs, et aujourd’hui c’est déjà moins sûr. Il faut dire que le coup de froid de février a enrhumé la campagne de Mme Joly, car à moins dix sur le mercure, chacun compte sur ce bon vieux nucléaire pour réchauffer le pavillon.

En fait, c’est entre les deux tours qu’il faudra changer le menu du jour, et on peut compter sur Mélenchon pour préférer manger à la carte. La révolution mijote sur les fourneaux. 

Bon, comme dirait Stendhal, « la révolution viendra, mais il n’y a pas lieu de se refuser les joies de l’existence… »

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