Ironie dans le titre ? Même pas ! A quelques semaines de la grande messe désormais incontournable (et peut-être discutable) du Beaujolais Nouveau, il n’est pas inutile de rappeler que la tradition a aussi ses mérites et ses atouts à faire valoir, histoire de redécouvrir une certaine excellence de cette région viticole dont la ville de Beaujeu a donné son nom au vignoble… ainsi que son seigneur à la fille du roi Louis XI en 1474.
Seigneur parmi les Crus, le Brouilly est le terroir le plus étendu et le plus « méridional » de l’Appellation. C’est ici que le domaine Rolland-Sigaux travaille depuis le 18ème siècle au pied du Mont-Brouilly, aujourd’hui sur une trentaine d’hectares de vieilles vignes de Gamay en agriculture raisonnée. Le millésime 2010, habillé tout en rubis, intensément fruits rouges et noirs (très cassis à mon avis), s’affirme charpenté et plutôt corsé… et on nous le conseille pour le chapon de fin d’année (6,00 € environ).
Du côté de Régnié nous voici avec le dernier-né des Crus du Beaujolais, et avec le Domaine Centenaire Martin Louis. Et ça tombe bien car certaines vignes de ce Régnié affichent cent ans d’âge, d’où ce cru 2010 « Très Vieilles Vignes » qui parlera d’abord d’expérience et avec sagesse, avant de nous laisser goûter à sa bouche fruitée que l’on embrassera avec gourmandise. Eh oui, on préfèrera un centenaire à un Nouveau de la fin novembre. Du beau travail à seulement 6,00 € environ.
Un dernier (pas pour la route bien sûr !), un « ambassadeur de charme » parait-il, un ambassadeur qui alimentait les bonnes tables parisiennes dès le début du 18ème siècle, un Fleurie 2010 appelé « Les Roches » et élevé par le Domaine Grand Garant, un rouge indiscutablement fruits noirs depuis le rubis foncé de sa robe au velouté de fin de bouche rappelant la tarte aux mûres d’un autre jour… ou du moment, on ne sait plus. Voilà un Fleurie qui pourrait ravir une andouillette de passage, voire un agneau au thym (6,30 € environ).
Du même domaine, je voudrais encore vous conseiller un très complexe et minéral Moulin à Vent, la Rolls du Beaujolais qui, dit-on parfois, « pinote » dans le verre eu égard à sa proximité avec son cousin Pinot Noir et bourguignon (6,75 €).
LE CHRONIQUEUR
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