Mais si vous le permettez, une exception pour débuter, qui va se situer bien au-delà de notre barème, mais c’est quand même une belle exception, un vin de passion né sur la colline de l’Hermitage à Tain, c’est le vin de paille AOC Hermitage, un liquoreux issu de raisins confits naturellement et élevé selon le même principe que son cousin jurassien. C’est bien sûr très rare ici, il faut entre trois et cinq kilos de raisin pour obtenir une bouteille de 50 cl d’ambroisie des dieux. A déguster pourquoi pas avec un gâteau au chocolat et aux oranges, ou peut-être, osons, avec un poulet aux morilles ? Ce nectar est vendu 69 € la bouteille par la Cave de Tain (26600 Tain l’Hermitage).

Sublime et plutôt rare lui aussi, c’est le Châteauneuf-du-Pape Blanc (environ 5% de la production totale) proposé ici par la Maison Ogier (84232 Châteauneuf-du-Pape) en millésime 2009 « Clos de l’Oratoire des Papes » : robe brillante d’un vert scintillant, du fruit légèrement confit en bouche, une belle attaque, de la puissance qui suit vite, un très grand moment avec des poissons en sauce (25,00 €).

Ce n’est pas son voisin de terroir, mais à l’appel par patronyme il sera tout près, voici le Chablis, et coup double pour ce vin souvent imité de par le monde mais rarement égalé, et qui ne s’habille qu’en blanc : « L’Eglantière 2009 » de Jean Durup Père & Fils (89800 Maligny), 100% chardonnay comme il se doit, frais, minéral, on parlera de pierre à fusil comme à Sancerre (10,40 €)… et le Chablis 1^er Cru « Les Vaillons 2008 » du Domaine Laroche (89800 Chablis), ostensiblement fruits mûrs, ce qui donne de la délicatesse à ce costaud élevé à la dure (23,50 €). Les deux seront parfaits avec des charcuteries.

A noter que le Domaine Laroche propose un magnum Grand Cru « Les Blanchots Réserve de l’Obédience 2010 » pour fêter le 160^ème millésime de son Chablis (225 € sur www.laroche-boutique.com).

Lui, c’est le soleil qui a accompagné ses premiers pas sur ce terroir qui est quasiment le plus méridional de France, lui, c’est « Altaïr 2009 » du Mas Amiel (66460 Maury), un assemblage de Grenache et de Maccabeu pour un Côtes du Roussillon Villages qui ne vous laissera que de bons souvenirs. Altaïr, c’est un blanc né pour les coquillages, fruits de mer et poissons grillés, il sera toujours à sa place, classique mais rassurant (18,50 €).

50/50 entre Chardonnay et Savagnin, et encore un blanc élevé là où le climat peut aller jusqu’à très froid, c’est le spécialiste des volailles à la crème et aux morilles, c’est l’Arbois Blanc proposé par le Domaine Rolet & Fils (39600 Arbois), un vin à la robe jaune paille prêt à être dégusté et qui rappellera le fameux Vin Jaune par son côté amandes et persistant en bouche (12,00 €).

« Explosion d’épices exotiques », c’est ainsi que ce Jurançon sec 2010 du Domaine Cauhapé (64360 Monein) nous est présenté. Exotique côté fruits sûrement, complexe jusqu’en fin de bouche, Gros et Petit Manseng oeuvrent pour cette exception régionale qui confère à ce vin sec et souple la fraîcheur qui siéra à un plat… exotique (13,50 €).

On termine en région, d’abord avec ces « Ambassadeurs 2009 » du Domaine de Bournet (07120 Grospierres) 100% Viognier, blanc d’Ardèche aromatique, un brin poivré, un brin boisé, voici le Viognier qui ne triche pas et qu’on aime dès l’apéritif, du corps diplomatique à 12,50 € la bouteille… puis avec à nouveau la Cave de Tain qui a ouvert cette rubrique en Vin de Paille Hermitage et qui la ferme avec un autre Hermitage en cuvée « Au cœur des siècles 2007 », sorte de mesure-étalon des grands vins blancs secs, de l’élégance et de la puissance qui met tout le monde à l’aise, c’est de l’or en flacon que l’on sortira un jour du coffre juste pour se faire plaisir (29,50 €).