C’est un bout d’Espagne au large de l’Afrique
1492, c’est l’époque où l’archipel passe sous le contrôle de la couronne espagnole, même si la marine anglaise ne lâchant rien, tentera à deux reprises au cours du 18e siècle, de prendre la ville de Santa-Cruz de Tenerife (aujourd’hui la capitale) au nord de l’île : ce brave Nelson y perdra même un bras !
Exposée aux alizés et aux influences du Gulf Stream, l’archipel des Canaries mouille dans l’Atlantique à quelque 115 kilomètres des côtes africaines, précisément en face de la frontière entre le sud Maroc et le Sahara Occidental. Les « îles fortunées », eu égard au fait que l’été y est quasi chez lui toute l’année, sont au nombre de sept, et Tenerife, la plus grande et dont le nom signifie « endroit de la soif » (tin irifi) en langue Guanche (les premiers occupants Berbères), est située pile au milieu de l’archipel.
Elle est indéniablement, sinon la plus belle, la plus passionnante et la plus pittoresque de toutes. En fait, elle est comme un écrin naturel pour ce Mont Teide considéré comme le troisième plus grand volcan au monde à partir de sa base, volcan dont la dernière éruption date de 1909.
Ce « Pico del Teide » est aussi annoncé comme l’un des douze trésors d’Espagne et classé depuis 2007 comme site du Patrimoine Mondial de l’Unesco. Le parc national occupe aujourd’hui toute la partie centrale de l’île.
Cette montagne totalement lunaire et d’une beauté époustouflante, tombe lentement mais sûrement vers la côte comme pour rappeler qu’à n’importe quel moment son activité pourrait ramener quelques couches supplémentaires de ces pierres noires et marrons que l’on trouve encore à des dizaines de kilomètres du Teide. Ne voit-on pas à Puerto de la Cruz d’incroyables piscines naturelles creusées dans la lave ?
L’Espagne au large de l’Afrique disions-nous plus avant, c’est vrai qu’il y a parfois de l’Atlas marocain ou des collines en escaliers de Madagascar sur cette île.
Après la terre brune
Les carrières de cendre volcanique et la terre brune ou « picon » que l’on répand sur les champs pour la rétention d’eau, ne sont pas les seules cartes postales de Tenerife. Une fois dépassé le cadre des 18.900 hectares du parc national, libre à vous l’aller à la découverte de villages et de cette côte parfois inaccessible par la route. Incontournables, ce sont les falaises de Los Gigantes et les six pyramides de Guimar élevées façon Aztèques… puis les villages, Masca, Garachico, San Cristobal de la Laguna, fondé en 1496 par le conquistador De Lugo (première capitale de l’île), nous verrons aussi la vallée de la Orotava, et bien sûr, la capitale, Santa-Cruz de Tenerife, co-capitale de l’archipel avec Las Palmas de Gran Canaria.
Tenerife, c’est environ cinq millions de touristes chaque année, le Teide est le volcan le plus visité au monde après le Mont Fuji au Japon (une télécabine permet d’atteindre le sommet). C’est aussi d’immenses domaines de bananeraies, un grand carnaval en février à Santa-Cruz, mais, malheureusement, en certains endroits du littoral, du typiquement espagnol avec des couloirs infinis d’immeubles de villégiatures, et des grappes de villas empilées sur les collines. Mais on peut toujours éviter ces endroits-là.
Dernière escale avant la traversé de l’Atlantique depuis 1492, l’Archipel des Canaries est encore un havre naturel partiellement préservé des envahisseurs professionnels, il en va ainsi pour Tenerife, mais également pour l’île de Las Palmas, ou encore Fuerteventura, la plus proche du continent africain, mais aussi la plus désertique, un must pour la découverte sous-marine.
Pratique
Office du Tourisme d’Espagne, 43, rue Decamps, 75016 Paris
(01 45 03 82 50) ou www.spain.info
Depuis Lyon, il existe des vols pour Tenerife (avec passage par Madrid ou Barcelone) sur Iberia, Air France, Spanair (compter de 350 à
1500 € le billet selon les périodes).
Sur place c’est encore l’Europe donc l’euro comme monnaie, et il y a une heure de décalage horaire avec la France (ou l’Espagne).
Photos reportage :
B. Chalon / JY. Curtaud
LE CHRONIQUEUR
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