On le dit tribun, grande gueule, voire mal élevé, sûrement provocateur, en fait il est peut-être tout à la fois, il s’oppose avec véhémence aux patriciens d’aujourd’hui, on dira les nantis pour faire peuple, lui c’est le plébéien, le citoyen qui dérange le monde bien réglé comme un coucou suisse de cette « chose » que ses militants et électeurs (et ils ne sont pas les seuls) appellent l’UMPS.
Lilian Alemagna et Stéphane Alliès racontent leur Mélenchon à travers cette première biographie « sans concession ni caricature » nous dit-on de cet homme qui a claqué la porte d’un Parti Socialiste à qui, finalement, il doit tout, et surtout sa carrière étonnante car, ne l’oublions pas, Jean-Luc Mélenchon fut élu sénateur à 35 ans, quelques mois seulement après la limite d’âge.
Sa vie son œuvre en 370 pages, depuis le départ du Maroc à l’âge de douze ans, jusqu’aux petits boulots dans le Jura, entre autres pigiste dans un journal local et prof remplaçant, l’arrivée à Paris et les débuts officiels en politique : chef de cabinet du maire de Massy, conseiller général, sénateur, député européen et président du Front de Gauche, parti créé après la rupture du congrès de Reims… le voici aujourd’hui sur la ligne de départ pour LA grande confrontation. Il le sait, il joue gros, à moins de 5% il est mort, à 10% il peut tout espérer, y compris faire fléchir François Hollande entre les deux tours, car après tout, si les Verts plafonnent à 3%, il sera la seule réserve de gauche au candidat socialiste pour le second tour.
Mélenchon « le plébéien » en rajoute, en fait des tonnes parfois, mais celui qui se disait « aussi impatient d’être candidat que le Christ de monter sur la croix » a eu au moins le courage d’aller au bout de sa démarche.
LE CHRONIQUEUR
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