Parlons sondages
Pour une fois oublions ceux d’aujourd’hui et revenons quelques présidentielles en arrière. Que disaient certains sondages ?
Fin février 1995, on trouvait Edouard Balladur à 23,5%, Lionel Jospin à 23%, et Jacques Chirac à 17%. Au 2ème tour, Balladur devait l’emporter avec 54% contre Jospin 46%. C’est Chirac qui a été élu ! (A cette époque, 52% des Français n’avaient pas encore fait leur choix).
Le 10 avril 2002, soit aux portes du premier tour, nous avions Chirac à 21%, Jospin à 19% et Le Pen à 12%. Quelques jours plus tard, Jospin faisait troisième…
Le 24 février 2007, sondage Ipsos pour le 2ème tour : Sarkozy 53%, Royal 47%.
Celui-là avait tout bon !
Toujours des sondages…
Mais du moment. D’après TNS/Sofrès du 30 janvier, 51% des électeurs de François Bayrou se reporteraient sur François Hollande pour le 2ème tour, et 28% sur Nicolas Sarkozy. Reste à savoir combien cela ferait d’électeurs…
Quant aux voix de Marine Le Pen, 40% iraient à Sarkozy et 29% à Hollande.
En bref…
« Zéro + zéro égale la tête à toto ! »… On s’amuse à la récré ? C’est François Bayrou qui commente les ralliements de Christine Boutin et Hervé Morin à Sarkozy. Et le soutien de Claude Allègre ? Serait-ce la « tête à Cloclo » ?
Un candidat « oublié », c’est Jacques Cheminade, représentant « Solidarité et Progrès », déjà dans la course en 1995, un petit candidat qui aurait ses 500 signatures et qui se présente « contre l’austérité de droite et la rigueur de gauche »… ou l’inverse. C’est toujours l’histoire d’un bonnet blanc qui rencontre un blanc bonnet. Au crédit de Cheminade, l’annonce dès 1995 d’une grande crise financière qui allait secouer le monde…
Borloo recyclé par Véolia, voilà une nouvelle qui a fait long feu, la rumeur d’un jour. Mais qui était le corbeau ? Il n’en demeure pas moins que le leader du retraitement des déchets a vu son action passer de 20 à moins de 10€ en quelques mois, ce que les actionnaires n’apprécient pas particulièrement. D’où le recyclage du Pdg !
C’est ce jeudi que sort le livre de François Hollande « Changer le destin » : 170 pages, sa vie, son œuvre : c’est ton destin !
« Notre vie est pourrie par des droitiers comme ça », Jean-Luc Mélenchon ne décolère pas contre François Hollande. Mais il négocie quand même en sous-main avec le PS quelques dizaines de circonscriptions, non pas pour avoir plein de députés, mais beaucoup de voix qui rapporteront beaucoup d’euros pour son parti dans le cadre du financement public de la vie politique.
C’est Jaurès qu’on veut assassiner à nouveau ? François Hollande aurait reçu des menaces de mort. A notre avis, en cette période, il ne doit pas être le seul à recevoir des courriers envoyés par des détraqués.
10% de proportionnelle à l’Assemblée ? C’est bizarre, on nous fait le coup à chaque élection… mais pour le coup d’après ! La dernière fois c’était Nicolas Sarkozy entre les deux tours de la présidentielle de 2007. En fait, le seul qui l’a fait c’est François Mitterrand, le FN lui doit une trentaine de députés qui firent leur entrée au parlement en 1986.
De Jean-Marie Colombani sur France Inter (18 février) évoquant une éventuelle victoire de Nicolas Sarkozy : « S’il gagne, ce sera un tour de passe-passe, une pirouette inédite. » Sympa pour les électeurs du bonneteau présidentiel…
De François Bayrou : « Non, on n’est pas en période de crise ! » Avec une telle analyse, ça risque d’être la crise au Modem dès le premier tour.
Halal en campagne
La viande halal s’invite au débat. Marine Le Pen aurait-elle transgresser un tabou ? D’après Michel-Edouard Leclerc, Marine Le Pen « surfe sur les sentiments d’une population non musulmane marginale qui voudrait obtenir une sorte de certification à rebours ». Et d’ajouter : « Quand une partie de la viande halal n’a pas trouvé preneur sur les marchés de gros, elle devient une matière première industrielle comme une autre. » « Comme une autre » pas tout à fait, car celle-ci s’invite quand même dans une campagne électorale présidentielle.
Au fait, dans quelle proportion devient-elle « matière première industrielle » ? Les professionnels parlent de 10 à 20%.
Mécanisme de stabilité… instable
Nouvelles dissensions entre le Parti Socialiste et le Front de Gauche, cette fois-ci à propos du mécanisme européen de stabilité. Lors du vote à l’Assemblée Nationale, le PS s’est abstenu, d’où la colère de Mélenchon farouchement opposé à ce texte.
« C’est une abstention dynamique, offensive » expliquait Jean-Marc Eyraud le patron des députés socialistes… Une « abstention dynamique et offensive » qui veut dire qu’ils sont pour mais votent contre pour cause d’élection et d’électeurs. En fait, ce mécanisme est dans leur programme, mais chut…
LE CHRONIQUEUR
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