Rétroviseur
On évoque les reports de voix vers l’un ou l’autre des deux finalistes, mais on oublie qu’au moment du vote au premier tour ces mêmes reports sont également effectifs. Il suffit de relire les sondages du 20 avril 2007 (les derniers avant le 1er tour), soit à la veille du scrutin : Sarkozy était crédité de 25,2% (CSA) et 24,5% (Ifop), quelques jours plus tard il faisait 31,18%. Dans le même temps, Jean-Marie Le Pen crédité de 16% et 16,5% finissait dans les urnes à 10,44%. Quant à Ségolène Royal, ses 23,5% (CSA) et 22,5% (Ifop) se terminaient à 25,87% au 1er tour, alors que François Bayrou réalisait 18,57% après d’ultimes sondages à 19% et 21%.
Est-ce à dire que la candidat Sarkozy avait pompé 6 points à Le Pen entre le dernier sondage et le 1er tour… et que Ségolène Royal avait pris 2 ou 3 points à Bayrou au dernier moment ? Les reports au deuxième tour accréditent cette hypothèse : les voix de Bayrou se sont partagées équitablement entre Sarkozy et Royal, alors que celles de Le Pen sont parties à 65% chez Sarkozy (15% pour Royal). On surveillera donc à la loupe les ultimes sondages d’avant premier tour.
La campagne à la campagne
Tout le monde dans le pré de la Porte de Versailles, et pour certains un défi, battre un record : François Hollande promet de passer dix heures au Salon de l’Agriculture, encore mieux que Chirac et ses huit heures. « Il doit avoir des choses à se faire pardonner… il va leur expliquer pourquoi il veut travailler avec Mme Joly » lâchait Nicolas Sarkozy lors de sa visite de seulement quatre heures.
Un Sarkozy favori des paysans avec 40% d’intentions de vote, il est suivi de Marine Le Pen 17%, François Bayrou 16% et François Hollande 14%.
Toujours à propos des agriculteurs, le candidat socialiste accuse le Président d’avoir mis l’agriculture « en jachère » et propose de mettre en place des contrats entre eux et les distributeurs. Réaction de M. Lemaire le ministre de l’agriculture, ces contrats existent depuis 2010, mais le PS n’a pas voté le texte à l’Assemblée.
Débat sans débat
On parle d’un temps fort de la campagne à propos de ce débat Le Pen – Mélenchon sur France 2. Débat à sens unique puisque Marine Le Pen a refusé d’en découdre avec un adversaire qu’elle ne jugeait pas à sa hauteur… électorale.
« J’ai vu la panique dans les yeux de Mme Le Pen, le fond de l’affaire c’est qu’elle avait peur de moi » dit Jean-Luc Mélenchon sur son blog. Ajoutant, « J’ai été professeur et je sais reconnaître les mauvais élèves. » Prof, si peu Monsieur Mélenchon si l’on en croit cette biographie qui vient de sortir («Mélenchon le plébéien»), tout au plus un an ou deux comme remplaçant.
Temps fort…
Jeudi 23 février, Nicolas Sarkozy était de passage à Lambersart près de Lille pour une rencontre de campagne au bar-tabac-PMU « Le Royal » chez M. Dehaene. Incroyable meeting ! A quand François Hollande au bar-Loto « A l’étoile du Vercors » de Saint-Jean de Mont et Mme Le Pen au « Routier la Marine Royale » sur la D788 de Plabennec ?
Une bordée de la Royal…
« Quand on ne tient pas ses promesses, c’est une forme de corruption de l’action publique » confiait à quelques journalistes à bord d’un TGV Ségolène Royal.
… et des autres !
Réponse de Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole du candidat Sarkozy, « Si Ségolène Royal veut vraiment parler de corruption, c’est à Lille qu’elle doit se rendre », allusion à l’affaire qui touche actuellement la fédération socialiste du Nord et de sa mise en cause par l’ancien maire PS de Hénin-Beaumont.
Et que dire du « Je l’emmerde » lâché par Eva Joly complimentant l’autre candidate écologiste Corinne Lepage ? Le débat gagne en qualité…
Serrez à droite !
Les ralliements de Morin, Boutin et Nihous ont fait du bien à la cote de Nicolas Sarkozy, ce dernier se rapproche de François Hollande dans certains sondages.
Une remontée qui est peut-être également due au tassement de François Bayrou. Quoi qu’il en soit, le candidat de l’UMP sait où il doit désormais aller, d’autant que François Hollande sera obligé de mettre la barre plus à gauche dans les semaines à venir, exercice périlleux pour celui qui a basé son image sur le centre gauche, exercice qui a coûté la victoire à Ségolène Royal en 2007.
Seul contre tous
Dominique de Villepin affirme qu’il ne se ralliera à personne, et enfonce le clou : « Aujourd’hui, je pense que Nicolas Sarkozy va perdre. » Ne le pensait-il pas déjà en 2007… comme il pensait que la dissolution de 1997 serait un coup gagnant pour son patron d’alors Jacques Chirac ?
Quelques rendez-vous radio et télé
Philippe Poutou (NPA) sera le 26 février sur France 3 à 22h10, le 1er mars sur Canal+ à 7h40 et sur TF1 à 20h30.
Nathalie Arthaud (L.O) le 27 février sur France 2 à 7h50, le 2 mars sur France Bleu à 12h00 et le 8 mars sur TF1 à 20h30 dans « Parole directe ».
François Bayrou le 26 février à 18h30 au Grand Jury RTL – LCI
Marine Le Pen le 26 février sur France O à 18h40, le 29 février sur Europe1 à 7h00, le même jour sur TV5 Monde à 21h00, et le 2 mars sur France 3 à 19h30
François Hollande sera l’invité de « Parole de candidat » sur TF1 à 20h50.
LE CHRONIQUEUR
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