SAINT-POURCAIN… LE MEILLEUR « ALLIER »

Elle est à la mode dans les brasseries parisiennes (et d’ailleurs) cette « Ficelle » née du Gamay et du Pinot Noir, vin de soif sans chichis que l’on apprécie avec des charcuteries, ou pourquoi pas un tajine un brin exotique. Et c’est bien sûr la vedette des vins de Saint-Pourçain, l’une des AOC de la Loire, une Ficelle réhabilitée par l’Union des Vignerons de Saint-Pourçain il y a déjà 25 ans.
Nous sommes au sud de Moulins, capitale de l’Allier, un peu à mi-chemin entre les vins de Bourgogne et de Loire, ce n’est certes pas le soleil brûlant qui inonde les vignes, mais le rouge sera convivial et disponible (6,55 € pour cette Ficelle 2011).

Côté blanc, nous voici à 70% de Chardonnay et 30% de Tressallier, cépage régional où l’on retrouve même le nom du département. Là encore un vin disponible, facile à boire (avec modération toujours), très pêche/poire, frais, nerveux, un apéritif idéal pour ce Blanc Premier du millésime 2011 (6,55 €) présenté par la Cave des Vignerons de Saint-Pourçain (03500 Saint-Pourçains-sur-Sioule).

COTEAUX DU VENDOMOIS

Nous sommes arrivés dans la Vallée du Loir au cœur d’un vignoble né au 5^ème siècle sur les Coteaux du Vendômois, en environ 200 km au sud-ouest de Paris. Ici, règnent le Pineau d’Aunis pour les rouges (avec des apports de Cabernet Franc et de Pinot Noir), et le Chenin chez les blancs (avec le Chardonnay).

Rouge et blanc ça tombe bien, nous avons les deux en cave. Rouge 100% Pineau d’Aunis avec le Vieille Vigne Charles Jumert de la Cave de la Berthelotière (41100 Villiers-sur-Loir), un rouge aux fruits très mûrs, un tantinet réglissé, charnu et toujours orienté vers la fraîcheur, on l’appréciera avec des fromages ou pourquoi pas un pavé de thon grillé (5,20 € départ cave).

En blanc avec le Domaine de la Charlotterie (41100 Villiersfaux) Prestige 2009, un Chenin 100% sec et minéral comme on l’espère, frais avec un naturel déconcertant, un maître de séance pour une attraction de fruits de mer et huîtres. On sait ce qu’il nous attend… et on l’attend ! (4,30 € départ cave).

CUVEE DES DEMOISELLES

Même si l’Administration ne reconnaît plus Mademoiselle sur ses formulaire, nous garderons la « Cuvée des demoiselles » du Château Hostens-Picant pour notre plaisir, non pas épistolaire mais d’hédoniste. Voici de « jolis vins » élevés à l’anglaise, avec élégance et politesse, issus d’un assemblage Sauvignon (60%), Sémillon (30%) et Muscadelle en appellation Sainte-Foy Bordeaux Blanc.

Ce millésime 2010 fait honneur à son terroir, on le devine très vite mystérieux, délivrant petit à petit ses arômes, sans brusquer, là encore avec élégance, on imagine son pouvoir sur un poisson cuisiné pour de vrai. Un blanc de gastronomie (20,00 € départ cave) par le Château Hostens-Picant (33220 Les Lèves et Thoumeyragues).

DUO DE FRONTON

Pas très loin de Toulouse se déroule le beau tapis Frontonnais où le vignoble, qui fut protégé dès le 12^ème siècle par le pape Calixte II, met en vedette ce cépage que l’on trouve nulle part ailleurs, la Négrette, cépage qui fut ramenée en France par les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

Et de la Négrette en voici à 100% avec ce Fronton rouge 2010 du Château Bouissel (82370 Campsas), justement baptisé « La Négrette ». On connaît le domaine, sans doute l’un des tout premiers de la région, et cette cuvée ne dérangera en rien cette opinion, ce Bouissel est absolument remarquable, mélange de puissance et d’élégance, de fraîcheur et de longueur, l’affaire du moment à 7,05 € environ.

On reste à Fronton et avec la Négrette à fond en compagnie de ce 2009 Coste Rouge du Château La Colombière (31620 Villaudric), plus complexe que le précédent, peut-être parce qu’il se souvient de ses voyages d’antan avec cette touche d’exotisme qui siéra à une cuisine voyageuse. Mais son côté structuré, ferme, bien sur ses tanins, pourra trouver également l’accord majeur parfait avec tierce et quinte du côté d’une belle pièce de bœuf (13,00 € départ cave).