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L’homme à la carrure d’ours

12/03/2012
L’homme à la carrure d’ours, par Franck Pavloff, chez Albin Michel, 15,00 €

 

Il y eut un temps où ce coin du Grand Nord fut vivant et prospère. Puis un jour, la région fut évacuée. Les Autorités ordonnèrent au Trust de détruire l’usine, les docks de la baie et de colmater les puits des galeries de la mine, emmurant vivants les mineurs. Les fjords poubelles et cette terre aux galeries bourrées de déchets toxiques furent rayés de la carte.

D’anciens ouvriers ayant survécu aux premières années de réclusion, vivent là depuis trente ans, confinés dans la Zone dont ils ne peuvent sortir. Regroupés en communautés hostiles, ils se terrent dans des bicoques déglinguées et élaborent des plans pour fuir, toujours reportés à l’année suivante. A chaque printemps tout renaît, la nature reprend ses droits. Seules les femmes sont stériles.

Parmi les habitants de cette contrée oubliée, deux êtres vivent en marge. Il y a Kolya, celui qui a la force et l’esprit de l’ours. Il maintient les traditions de ses ancêtres lapons en sculptant l’ivoire des défenses de mammouth et s’évertue à travailler son lopin de terre. Il parle à son fils disparu dans la mine. Et il y a Lyouba, la seule à être née dans la Zone, privée de son enfance, n’ayant jamais connu d’autre enfant. Elle a choisi d’être muette plutôt que d’être soumise. Kolya et Lyouba sont les seuls à oser transgresser les interdits, à franchir la frontière en se jouant des gardes invisibles. Grâce à eux, sur cette terre glacée, irradiée, maudite et merveilleusement belle malgré tout, souffle un vent d’espoir et de liberté.

Envoûtant, lyrique, puissant, un vrai beau roman.

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