Ce n’est pas en alourdissant les impôts que nous retrouverons une compétitivité internationale marquée par un excédent à deux chiffres et en milliards à notre commerce extérieur. C’est en fabriquant des produits que nous vendrons.
Ce n’est pas en augmentant les impôts que nous allègerons nos dépenses publiques, mais en diminuant la note d’au moins 100 milliards… justement ces 100 milliards dont nous avons besoin.
Ce n’est pas en chassant le contribuable avec des battues comme pour débusquer le sanglier – on l’appellera le cochon payeur ! – que nous créerons des emplois pérennes ailleurs que dans l’Administration. Et ce n’est pas en courant après les affabulations de ce bon monsieur Mélenchon qu’on attrapera l’électeur MoDemiste.
Dans ce duel infernal que vont se livrer les deux finalistes supposés, il ne fait plus aucun doute que c’est le contribuable qui verra sa tête mise à prix.
5% de baisse des dépenses publiques pendant deux ans
Et dire qu’il suffirait de réduire nos dépenses publiques de 5% pendant deux ans pour retrouver très vite un budget à l’équilibre. Au lieu d’aller dans le bon sens, celui justement du « bon sens », celui de quelques sacrifices certes, mais que je sache tout le monde y est passé en Europe comme en Amérique du Nord, sacrifices qui nécessitent un grand courage politique car il faut l’annoncer aux Français encore sceptiques sur l’existence même d’une crise, préférant y voir un complot de la finance (thème tellement racoleur), nous allons une fois encore opter pour l’apaisement des foules en promettant une embellie illusoire, comme celle qui accompagna le passage éclair du Front Populaire aux affaires en 1936. On chantait alors dans l’allégresse : « Allons au-devant de la vie. Allons au-devant du bonheur. Il va vers le soleil levant, notre pays. » Un magnifique chant des Soviets, et au bout du compte nous ne sommes pas allés au levant, c’est le levant qui vint à nous trois ans plus tard avec ses divisions blindées. Mais nous avions bien rêvé…
Et doit-on encore préciser qu’une baisse de 5% des dépenses publiques pendant deux ans n’impliquerait pas forcément la casse des services publics, mais pourrait être compensée par une meilleure rationalisation (ou organisation) de ces dépenses et du travail. Travailler mieux en gaspillant moins. Et on laissera hurler les syndicats qui, on le sait, ne servent désormais qu’à cela. Ils ont manqué leur révolution interne, qu’ils ne s’en prennent qu’à eux-mêmes.
Qui pourrait faire cette réforme ?
Brutalement on va le dire, le Président actuel, car en cas de réélection, il exécutera forcément son dernier mandat. Il n’aura donc pas à surveiller sa courbe de popularité, il n’aura qu’à faire son job et s’en aller à la fin. Quant aux autres, que ce soit François Hollande, François Bayrou, Marine Le Pen ou encore Jean-Luc Mélenchon, ils entreront dans ce système qui fait qu’un Président doit être réélu, donc pratique la prudence, la modération, le mou et l’immobilisme pour ne fâcher personne.
Et si la cote du Président actuel est partie de si bas, c’est peut-être justement parce qu’il a voulu réformer un pays où l’illusion pousse partout, comme la mauvaise herbe.
Fernand Hurt
LE CHRONIQUEUR
Les Commentaires