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110 ponts et mille ans plus loin, voici Luxembourg

14/03/2012
Pour nous, le Grand Duché du Luxembourg se résume à une multitude de banques « secrètes », une grande station de radio, des institutions européennes et quelques kilomètres d’autoroute lorsqu’on va à Bruxelles. Convenons-en, c’est un peu réducteur, et surtout, ce n’est guère en rapport avec la réalité. Car depuis les Terres Rouges au Sud, qui furent à l’origine de la prospérité du Grand Duché et desquelles était extrait le fer, jusqu’aux Ardennes du Nord, ce petit territoire de 2.587 km² (soit trois fois plus petit que le département de l’Isère par exemple), et peuplé d’environ 400.000 habitants (2,5 fois moins que l’Isère encore), renferme des richesses insoupçonnables tant au niveau architectural que culturel (on y dénombre entre autres une vingtaine de châteaux), voire gastronomique avec les fameux vins de la Moselle Luxembourgeoise.
De plus, on le sait, le Luxembourg est indissociable de l’Union Européenne, il en fut l’un des pionniers, notamment par la volonté de l’un de ses citoyens, Robert Schumann, dont la maison natale se trouve au pied de la colline qui accueille nombre d’institutions européennes. Tout un symbole.
Le Luxembourg est aussi une terre de tourisme et de bien vivre, et c’est sa capitale plus que millénaire, appelée elle aussi Luxembourg, que nous vous invitons à découvrir dans le cadre de ces balades particulières…

 

 

Entre Alzette et Pétrusse

Comme les propositions électorales d’un ex-Président français, la ville de Luxembourg compte 110 ponts, ceci étant bien sûr dû au relief accidenté du quartier ! N’oublions pas que la cité fut bâtie sur un rocher dominant des ravins et deux rivières, l’Alzette et la Pétrusse. 

Et parmi ces 110 ponts, deux méritent, en plus du détour quasi obligatoire, qu’on s’y arrête : l’un est le pont Adolphe, il possède l’arche de pierre la plus grande au monde, l’autre est le pont de la Grande Duchesse Charlotte, et celui-là est immanquable, même d’avion, puisqu’il est rouge ! Côté discrétion, ce n’est pas le genre banquier…

Alors, comme on a décidé d’aller dans la vieille ville où se trouve l’essentiel du trousseau de la belle, on commencera par prendre le frais sur le « plus beau balcon d’Europe », chemin de corniche bordé de maisons nobiliaires qui suit l’ancienne ligne des fortifications (classées au Patrimoine Mondial de l’Unesco). Depuis ce balcon, on pourra ainsi voir la ville d’en bas, édifiée sur de petites terrasses.

Si on sait que la cité fut officiellement fondée en 963 par le comte Sigefroid sur un castel abandonné appelé « Lucilinburhuc », bien avant, le site avait accueilli, entre autres, les incontournables Romains. On peut encore voir des voies et une tour de guet du IVème siècle.
En fait, le territoire a toujours été considéré comme une place stratégique, que ce soit du temps des Romains (la voie qui reliait Vienne à Trèves en Allemagne passait par Luxembourg), que ce soit au XVe siècle ou lors des deux guerres mondiales au XXe siècle.

 

Chez le Grand Duc

Le centre du centre… du centre, c’est la place d’Armes. C’est ici que se trouvent l’Office du Tourisme (palais municipal) et le McDo (pour palais ordinaire), éléments essentiels de notre civilisation moderne. 

Nous débuterons donc notre périple à partir de ce lieu fort animé à la belle saison. D’ailleurs, à pied, tout est à moins de dix minutes de cette place : l’Hôtel de Ville sur la grande place Guillaume II, le palais Grand Ducal, qui ne démentira pas son style flamand avec sa façade de type Renaissance espagnole, mais aussi les belles maisons du Marché aux Poissons, du Saint-Esprit ou de la rue du Curé (ne pas rater la maison « sous les piliers »).

Bien sûr, nous irons aussi à la Cathédrale Notre-Dame construite par des Jésuites et en partie refaite au XVIIe siècle, et dont la crypte à l’architecture avant-gardiste abrite le tombeau de Jean L’Aveugle, roi de Bohème. On citera encore la Chambre des Députés prolongeant le palais, l’Hôtel de Bourgogne, la Citadelle du Saint-Esprit, avant d’aller au Bock, rocher qui supporte les ruines du Château édifié au Xe siècle, puis incendié au XVe avant d’être transformé en fortin par la volonté d’un certain Vauban. Encore lui !

 

 

 

 

 

Au Kirchberg

Anti-européens s’abstenir ! Du moins pourront-ils s’arrêter à l’ancien fort Thüngen, où seules subsistent les trois tours rondes dites « les trois glands ». Quant aux autres, ils graviront le plateau du Kirchberg (ou passeront en auto sur le pont rouge !) pour atteindre la partie moderne et institutionnelle de la ville où se dressent les luxueux et « métalliques » bâtiments de l’Union, plus quelques sièges de sociétés internationales et autres grands hôtels.

 

Un art de vivre

Bien que ses quelque 80.000 habitants au compteur n’en fassent pas une métropole, Luxembourg reste une capitale, celle du « Bon Pays », avec tout ce que le cahier des charges implique en l’occurrence : boutiques de luxe, spectacles, restaurants et autres lieux nocturnes feront partie du paquetage nécessaire à tout visiteur en quête de moments de détente. Et ici, on cultive avant tout l’anti-stress, on prend le temps de vivre et de profiter des bontés naturelles du pays. L’art de la table, par exemple, n’est pas un vain mot dans la région, Luxembourg peut s’enorgueillir de compter parmi les taux européens les plus élevés en matière de restaurants étoilés par habitant ! Mais attention, la gastronomie locale n’a rien avoir avec le régime crétois, fans du casse-croûte light s’abstenir !

Pays de fruits, on y fait des liqueurs à base de mirabelle, prune, cerise ou noix, et pays de vin ne l’oublions pas, principalement grâce au vignoble de la Moselle qui produit des blancs secs, fruités et délicatement harmonieux à partir du Riesling, du Rivaner, de l’Auxerrois, du Pinot gris ou encore du Ruländer. Parmi les vignobles les plus renommés de la Moselle luxembourgeoise, nous citerons ceux de Grevenmacher, Merter et Ahn, situés à l’Est, près de la frontière avec l’Allemagne. Il n’est pas rare également de trouver des Pinot gris quasiment du niveau de certaines vendanges tardives alsaciennes.

 

 

Infos pratiques

Office du Tourisme du Luxembourg

28, rue Cambacérès, 75008 Paris

Tel : 01 47 42 90 56

Mail : info@visitluxembourg.org

 

Office National du Tourisme

1, rue du Fort Thüngen, PO Box 1001

L 1010 Luxembourg

www.ont.lu

 

et quelques musées : Musée national d’histoire et d’art, Musée d’histoire de la ville, Musée des postes, Musée d’instruments anciens, Musée de la banque (normal !).

Bien sûr, au Luxembourg, on paie en euro.

 

Quelques repères historiques

En 963 : le comte Sigefroid crée la ville sur le castel, »Lucilinburhuc »

De 963 à 1443 : le Luxembourg est un comté autonome avant de devenir Duché de l’Empire germanique. Jusqu’au XVe siècle, de nombreux souverains seront issus de la Maison du Luxembourg (notamment les rois de Bohème).

De 1443 à 1815 (date du Congrès de Vienne) : le Luxembourg passera sous diverses influences : Maison de Bourgogne, Espagne, France, Autriche, à nouveau la France en 1795 après la Révolution.

Appelé « Gibraltar du Nord », ce territoire modeste est très convoité…

En 1815 : on créé un pays : le Grand Duché du Luxembourg, et c’est le roi des Pays Bas qui devient Grand Duc.

Depuis 1890 : ce sont les Nassau-Weiburg qui règnent au Luxembourg.

Au cours du XIXe siècle, le pays connaîtra une forte migration de sa population vers le Brésil et les Etats-Unis, mais le développement industriel (sidérurgie) du XXe siècle sera synonyme lui d’immigration massive : aujourd’hui, un tiers des habitants est d’origine étrangère.

Après la seconde Guerre Mondiale, le Luxembourg (avec les Pays Bas et la Belgique sous l’appellation Benelux), sera l’un des fondateurs de l’Europe.

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