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Voici les premiers rosés à l’heure d’été

28/03/2012
Les premiers rosés de l’année se sont mis à l’heure d’été, tant mieux, on pourra profiter de la terrasse pour le dîner en leur tonique compagnie. Et comme chaque année désormais, ils sont surprenants, ils nous taquinent, ils nous parlent des bons moments à venir, quand le vin n’est pas trop sérieux, plein d’impétuosité, de fraîcheur, de bonne humeur. Bref, ces rosés s’installent à beau fixe sur le baromètre des prochains mois. Fronton, Provence, Corbières, Sainte-Victoire… ils sont Sud tout naturellement.

 

 

Le rosé de la Ville Rose

Nous sommes à 30 km de Toulouse au cœur du vignoble des Côtes du Frontonnais que l’on appelle aujourd’hui Fronton, du nom de la commune d’origine. Ici, 30% de la production passent au rosé et toujours avec cette exclusivité du vignoble, le cépage Négrette. Et les trois Fronton que nous vous proposons en rosé ont élu massivement la Négrette dès le premier tour, entre 70 et 80%, l’assemblage faisant appel aux cépages Gamay, Syrah et Cabernet Franc.

Le Château Bellevue La Forêt (31620 Fronton) est un peu la « Mecque » de l’Appellation, la famille Germain, qui dirigea le domaine jusqu’en 2008, ayant beaucoup œuvré pour la reconnaissance de ces vins. Le Fronton Rosé 2011 que Philip Grant, nouveau propriétaire, nous invite à déguster, est le souvenir d’un bonbon anglais que l’on destinera aux dernières volontés d’une famille de rougets grillés. A point, une merveille (5,50 €).

Nicolas Gelis fait du vin depuis une vingtaine d’années, mais il n’est à la tête du Château Cahuzac (31340 Villematier) que depuis quatre ans. Pourtant il sait faire bien et vite. Bien comme ce Fronton Rosé 2011 ostensiblement fruits rouges de robe en nez, qui saura se faire désirer à chaque changement de plat, et ce depuis le lancement de l’apéritif. C’est un modèle d’équilibre et de franchise (6,00 € en GMS).
Le troisième Fronton est une production du Château Boujac (82370 Campsas), et une fois encore cette Négrette croquante va composer un accord parfait de dominante en quinte, fraîcheur, gras et rondeur, sans oublier du fruit, et du fruit. Un souvenir intense même après l’ultime morceau de tarte (5,10 €).

 

Do you do you Saint-Tropez ?

Les Maîtres Vignerons de la Presqu’île de Saint-Tropez (qui regroupent sept domaines) nous convient à la présentation de leur collection printemps-été de la belle « bouteille tropézienne » qui rappelle une amphore et qui trouve son origine du côté du Beaujolais grâce à Gorges Duboeuf. Mais c’est une autre histoire…

Maintenant, on se dit que ça sent les vacances entre les collines de Gassin et les plages de Ramatuelle. C’est peut-être le moment d’y aller avant le débarquement de juillet !

Aujourd’hui, la Presqu’île a mis sur la table le rosé Carte Noire à 90% Grenache (plus Cinsault), un rosé à la robe saumonée, remarquablement local dès la première respiration : et voici l’estragon qu’aurait pu chanter Gilbert Bécaud ! C’est gourmand, à la fraise, avec un brin d’amertume pour faire parler, et vous savez ce que dirait une sole de passage ? Un beau rosé à 7,25 € la bouteille (www.vignerons-saint-tropez.com).

 

Bandol en voisin

Attention, avec le rosé de Bandol on peut évoquer le vin de garde. Et au Domaine de L’Olivette (83330 le Castellet), on n’oubliera pas de vous conseiller la patience. Alors mettez une option sur ces deux millésimes 2011 et oubliez-les quelques années, vous serez surpris.

Le premier est le « Tradition » issu d’un assemblage Mourvèdre, Cinsault, Grenache (comme le suivant), une « tradition » d’élégance, de savoir-faire, un rosé cousu main qui rappelle la précision d’un vieux chrono suisse : il ne manque rien, ni en nez ni en bouche, fruits et épices sont à l’heure, et la longueur égrènera les secondes, les minutes… Il est né pour une cuisine provençale ou du sud (13,50 €).

Même année, les mêmes cépages mais dans un ordre différent, c’est L’Hippocampe 2011, et on a envie de faire un copier/coller avec le précédent. Mais peut-être est-ce pour prolonger le souvenir, un rappel, un bis les mains tendues : bravo l’artiste ! (12,00 €).

 

Gassier en Provence

Décidément, cette balade prend des allures de repérages pour week-ends prolongés annoncés. Voici maintenant la majestueuse Montagne Sainte-Victoire, c’est dire que nous venons de traverser Aix-en-Provence, et nous allons trouver le Château Gassier (13114 Puyloubier), là où la vigne vit une relation particulière avec la lavande. Deux cuvées Gassier au programme, la Cuvée Loubiero Côtes de Provence Rosé 2011, assemblage classique de Grenache, Syrah et Cinsault avec une pointe de vieux Carignan, pour un vin à la fraîcheur automatique et qui appellera quelques saveurs iodées à la carte (8,00 €)… et la Cuvée Le Pas du Moine en Côtes de Provence Sainte-Victoire 2011, un grand élégant avec sa robe d’un rose ultra pâle, croquant à l’attaque et souple à la conclusion, un seigneur qui sait rester simple en toutes circonstances. Et il y en aura ! (11,00 €)

 

Ils sont tous du sud…

Coteaux du Languedoc Rosé 2011 avec Devois des Agneaux de la Maison Jeanjean (34724 Saint-Félix de Lodez), un rosé né de la chaleur des cailloux de la montagne de la Moure, un rosé de soleil qui sait accommoder les cépages incontournables ici, Grenache, Carignan et Cinsault. Il y a du fruit à s’y perdre, de la fraise et de la framboise entre autres, il y a de l’acidité et un velouté charmeur, on arrivera sans problème à partager ce rosé avec quelques gambas et autres poissons grillés (5,95 €).

Rosé Camas Pinot Noir (100% Pinot) et Rosé Camas Syrah, deux vins de cépage préparés par la Cave Anne de Joyeuse (11300 Limoux) en IGP Pays d’Oc. Deux rosés à la robe pâle, deux rosés qui connaissent l’itinéraire des fruits rouges, et qui dispensent cette vivacité qui va servir de prétexte à déjeuner léger. On fait simple, et le vin est content ! (4,95 € l’un).

Dans le même département, nous croisons le rosé 2011 du Domaine Ventenac des Vignobles Alain Maurel (11610 Ventenac), avec un invité spécial ici, présent à 50%, le Cabernet Sauvignon. On change de tenue, la robe est rosé soutenu, on la dit même fuchsia, mais toujours du fruit rouge avec splendeur, du fruit rouge qui insiste, persiste et signe ses intentions : cuisine exotique et tare au dessert (6,50 €).

Deux Corbières à l’appel, et deux maisons que nous connaissons bien : le Moulin Rosé 2011 du Château Grand Moulin (11200 Lézignan-Corbières), un vin qui a grandi sur les galets roulés des terrasses de l’Orbieu, un vin qui tutoie le vent, le soleil et la sécheresse, un vin d’équilibre qui tient son rang sans faillir entre la fraîcheur et la rondeur (4,60 €)… et le rosé 2011 du Château Ollieux Romanis (11200 Montséret) qui affiche d’emblée son Grenache gris (75%) comme un étendard avec une robe d’une pâleur exquise. La suite est plutôt surprenante, ce rosé est d’une rare finesse, on dit qu’il a du pétillant à la bouche, c’est sûr on va lui présenter un tajine (7,50 €).

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