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Vous reprendrez bien un verre de rosé ?

19/04/2012
Second volet de notre dégustation « tout en rosé » avec cette fois-ci une autre balade de Vallée du Rhône en Corbières avec un crochet par la Champagne et la Bourgogne. Faîtes votre marché car le rosé est dans tous ses états…

 

Quelques flacons élégants

Craquons sur le flacon et faisons mentir le proverbe qui privilégie l’ivresse à ce dernier. Quelques maisons ont choisi de mettre en avant à la fois le contenu et le contenant, les collectionneurs apprécieront.

 

 

Avec le Mas Amiel

A deux ou trois lieues il y a le Pays Cathares, à côté il y a Rennes-le-Château et les Corbières, ici, au cœur de la Vallée de l’Agly, le domaine du Mas Amiel (66460 Maury) est peut-être l’un des trésors que l’on recherche dans la région depuis la fin des Templiers (il y a pile 700 ans cette année). Le domaine, qui appartenait à l’évêque de Perpignan au début du 19ème siècle et qu’il perdit au jeu, passa dans l’escarcelle d’un certain Raymond Etienne Amiel, un ingénieur des Ponts et Chaussées, puis d’Amiel en Grozy, avant d’être propriété de la famille Dupuy… pour être repris en 1999 par Olivier Decelle qui en fera l’une des plus belles maisons du sud de la France. Le soleil et le vent furent d’accord pour participer à cette nouvelle aventure sur la planète du Vin Doux Naturel de Maury, du VDN et de bien d’autres belles productions à l’instar de ce « Plaisir Rosé 2011 », assemblage Grenache noir, Carignan, Syrah et Mourvèdre. 

Aussitôt libéré de son élégante bouteille givrée à bouchon de verre, le « Plaisir » vous interpelle avec son ADN de garrigue qui nous rappelle que le terroir est certes sauvage, mais tellement parfumé par ces herbes qui nous accompagnent en cuisine. Alors pourquoi pas le vin ? Et on y ajoutera des fruits rouges, ce sera à croquer avec des mets simples, carpaccio (vous avez le choix !), poissons grillés et tartes (8,70 €).

 

Haut-Gléon en Corbières

On pourrait presque rejoindre à pied le Domaine de Haut-Gléon (11360 Villesèque-des-Corbières) depuis le Mas. Haut-Gléon, c’est la Vallée du Paradis, finalement l’endroit le plus sûr pour en finir avec les traquas de la vie quotidienne produits par les pénibles qui nous entourent. Nous sommes bien sûr sur le territoire des Corbières où là encore soleil, vent et sols arides ont signé un pacte de bonne entente.

Deux rosés aujourd’hui et deux flacons superbes. Le premier, nommé « Domaine de Haut-Gléon Rosé 2011 » est un Vin de Pays de la Vallée du Paradis à 80% Grenache Gris (plus Cabernet Franc), et il nous est proposé dans la traditionnelle bouteille antique givrée du domaine. La robe est d’un rose profond, mystérieux, le nez appelle la fanfare des framboises et des fraises qui vous jouent de la grosse caisse en défilant au pas cadencé, cette gourmandise est réglée comme un chrono suisse mais avec la bonne humeur locale. Voici un rosé puissant qui aura la prétention d’accompagner tout un repas d’entrée en dessert (9,50 €).

Bel habillage encore (avec bouchon de verre) pour le second rosé Haut-Gléon, « L’Essenciel 2011 », un AOC Corbières issu de l’agriculture biologique majoritairement Syrah (55% dès le premier tour !) avec Grenache et Carignan, un Corbières qui a pris le maquis pour développer ses arômes sauvages pacsés avec une fraise mûre goûteuse à souhait. C’est, nous dit-on, le rosé des rougets et du Saint-Félicien. Que voulez-vous de plus ? Le prix ? C’est 7,50 € départ cave.

A noter dans la même famille, donc présentation identique, une version rouge baptisée « L’élémenterre 2010 » AOC Corbières, un rouge massif, complexe, qui mérite une viande cuisinée sud avec un beau bouquet d’herbes (7,50 €).

 

Sud-Ouest toujours…

Un Vin de Pays du Lot 100% Malbec du Château de Gaudou (46700 Vire sur Lot), donc un Cahors, mais à la robe saumonée, un rosé rond, chaleureux, qui allie fraîcheur et dynamisme, un Cahors qui ne détesterait pas être présenté à un foie gras pour faire comme son grand frère rouge (4,70 €).

Le rosé « Foranell 2011 » a été élevé par Pierre Gaillard (66650 Banyuls-sur-Mer) et il est classé AOP Collioure (Grenache, Mourvèdre et Syrah), là où il n’y a pas si longtemps on ne produisait que des rouges (comme à Cahors d’ailleurs).

Matisse et Braque qui ont rendu célèbre ce petit port de Collioure proche des Pyrénées n’ont pas connu « Foranell », dommage ils l’auraient décrit avec leurs couleurs. Du fruit, il y en a à profusion, du classique avec la fraise et le citron, du plus exotique façon mangue, et peut-être trouvera-t-on quelques trace de poivre de Madagascar…Il est d’ici, il est d’ailleurs ce Collioure rosé qui sera parfait avec un saumon fumé et un fromage de chèvre (8,00 €).

 

 

 

 

 

 

 

 

Grignan, Montmirail, Bandol…

Du sud au Sud-Est, voici quatre éléments labellisés soleil dur, soleil brûlant. De ce quatuor, sortons d’abord  «  2011 Muse», un vin de pays du Comté de Grignan en provenance du Domaine de Montine (26230 Grignan) qui produit également d’excellents rouges et blancs. C’est un 80% Grenache (avec Syrah), c’est une « Muse » qui va nous inspirer pour écrire notre prochain courrier à la marquise, son côté intensément groseille nous met le fruit en bouche, il plaira sur la table au déjeuner entre charcuteries et salades (5,50 €).

Ensuite, direction le Luberon où le Domaine de la Garelle (des Vignerons de Rasteau et de Tain l’Hermitage) nous propose un rosé estampillé fruits blancs, frais et long, un brin minéral (5,00 €)… et Cairanne au pied des Dentelles de Montmirail sur les traces de Laurent B. ou B comme Domaine Brusset (84290 Cairanne) pour y déguster le rosé 2011 en Côtes du Rhône issu du quatuor régional, Grenache, Carignan, Cinsault et Syrah, et qui nous joue la partition du Vaucluse : vin de soleil et de beaucoup de chaleur, vin gras et frais avec du fruit qui déborde de partout 

(6,00 €).

Enfin, deux mots sur le Bandol du Moulin de la Roque (également des Vignerons de Rasteau et de Tain l’Hermitage), fort élégant et complexe, un vin lumineux, un tantinet minéral en fin de bouche. A essayer avec un bœuf en daube (7,30 €).

 

Les rosés du Nord

Attention, nous ne sommes pas en Picardie ou dans la Manche, mais ces rosés ne sont pas nés sous le soleil exactement celui des cigales, du thym et des galets roulés. En voici un qui a grandi en Côte des Bar là où le Champagne est roi. 100% Pinot Noir, c’est le « Rosé des Riceys 2010 » de la maison Champagne Moutard (10110 Buxeuil), habillé d’un joli rouge cerise, ostensiblement fruits rouges donc, un brin épicé, un rosé qui aurait gagné un concours d’élégance lors d’une présentation de crustacés et autres VIP de la mer (22,00 €).

Le domaine Moutard-Diligent (89700 Molosmes) nous présente son « Bourgogne Epineuil Rosé 2010 » 100% Pinot Noir également, lui aussi fruits rouges en avant, mais avec des accords passés avec quelques épices qui l’autoriseront à postuler pour un job en cuisine exotique, ce qui est déjà culotté pour un vin de Bourgogne. Il y sera parfait grâce à sa souplesse de caractère et ses envies de voyages (8,00 €).

 

Saint-Pourçain

Nous ne sommes plus au Nord, pas encore au Sud car nous voici pile au centre de la France, dans le 03 du côté de Moulins et de Vichy, là où le vignoble de Saint-Pourçain sur Sioule attaque les premiers contreforts du Massif Central : même pas peur ! Et le printemps est l’occasion pour l’Union des Vignerons de Saint-Pourçain (03500 St-Pourçain-sur-Sioule) de sortir de leurs caves le rosé 100% Gamay.
Deux rosés en fait, la «Réserve Spéciale 2011 », rosé léger et fruité, souple et frais qui sera à son rang lors des prochains déjeuners (6,00 €), et le « Vin Gris 2011 » à la robe pâle, marqué par les fruits blancs, on le dit porteur d’un bouquet de roses, alors on l’offrira pour le plaisir partagé (6,10 €).

 

En bref et toujours en rosé…

Un Bordeaux rosé au programme, celui du Château de la Tour de By (33340 Bédagan), un Médoc à 100% Cabernet Sauvignon, fruité, ample, long avec de la fraîcheur girondine, un rosé qui mérite des plats cuisinés car il tiendra la distance par rapport à un rouge (5,70 €).

Trois ardéchois pour suivre. Le premier est produit par UVICA (07120 Ruoms), sa robe est d’un rose profond, il est lumineux, déjà du sud, fruits rouges de nez en bouche, un peu d’épices par-dessus, il sera généreux avec des grillades et des fromages… ardéchois (3,60 €).

« Gris 2011 » des Caves VIvaraises (07200 Saint-Etienne de Fontbellon), un rosé qui hésite entre fleurs et pêche que l’on réservera pour des grillades (3,20 €), et le 100% Syrah 2011 du Domaine de Pecoulas (07150 Lagorce), forcément fruits rouges, obligatoirement rose profond, indiscutablement gourmand et très rond en bouche, et merveilleusement disposé à s’entendre avec un tajine sudiste (3,90 €).

Un Coteaux du Vendômois 100% Pineau d’Aunis de Charles Jumert (41100 Villiers-sur-Loir) qui va contraster avec le précédent : la robe est saumonée, claire, ses arômes de fleurs et d’ananas et sa conclusion poivrée en feront le compagnon idéal d’une viande blanche (4,90 €).

 

 

 

Quelques bulles

Un Crémant de Loire en « Cuvée privée » de chez Ackerman (49400 Saumur) pour fêter l’arriver des vrais beaux jours (dépêchons !). Il y a de la bulle explosive, impatiente, il y a de la fraîcheur, du fruit et quelques herbes pour cuisiner le poulet à l’estragon ou le saumon à l’aneth (7,20 €). 

Et un Champagne rosé pour conclure… en fait ils sont trois, à l’identique,  puisque la maison de Champagne Esterlin (51200 Epernay) a réalisé un joli coffret rose (genre boîte à chapeau) contenant trois demi-bouteilles de brut rosé à déguster à deux pour un tête à tête printanier. La bulle est délicate, sensuelle, le fruit rouge est à l’ouvrage dès potron-minet, le résultat est vif, séduisant dès l’attaque, on va beaucoup l’aimer tout au long du repas… et trois fois bien sûr (environ 45,00 € le coffret de trois demi-bouteilles).

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