Philippe Huet fut rédacteur en chef à Paris Normandie, quotidien qui a fait l’actualité il y a quelques semaines, mais il est également auteur de polars. Ca tombe bien, avec « Nuit d’encre » il a mélangé les deux métiers.
Nous voici à Rouen dans les années 70 au cœur d’une bataille dont le vainqueur deviendra le patron d’un grand quotidien régional. Celui qui le dirige actuellement et ce depuis trente ans, est un ancien résistant, Paul-Henry Sternis. Ce journal était celui d’un collabo notoire qui fut obligé de céder sa place à la Libération, avant de s’en aller prendre un meilleur air du côté des Alpes suisses, histoire de se faire oublier ici en France et à Rouen. Mais le bonhomme n’a rien lâché de son besoin de vengeance. Avec l’aide de deux hommes de paille, deux frères qui rachètent des hebdos dans toute la France, il va tenter de reprendre le contrôle de son journal grâce au concours de quelques actionnaires « endormis » et qu’il va réveiller avec des sommes alléchantes en échange de leurs actions.
Malade, on le dit presque mort, Sternis décide de mener cet ultime combat pour ce journal qu’il considère désormais comme le sien.
Cette histoire a souvent été jouée dans le monde de la presse française, ces trente dernières années n’auront été que regroupements, fermetures et rachats de titres régionaux et nationaux, mais ici elle vire quasiment au polar avec menaces, pressions, agressions, le tout entrecoupé de quelques retours entre Résistance et collaboration du temps de l’Occupation.
LE CHRONIQUEUR
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