C’est une ville et c’est une région, une région qui détient un record, celui d’afficher l’une des plus fortes densités de population, environ 1,6 million d’habitants dont un tiers dans des camps de réfugiés, répartis sur 41 kilomètres de long et de 6 à 12 kilomètres de large, le tout bordé par la Méditerranée. Une « bande », c’est aussi le nom que l’on donne à ce territoire de Gaza.
Un territoire dont on trouve déjà la trace dès 1500 avant J.C, et qui a vécu sous de nombreuses dominations puisqu’on a vu ici les Philistins, les Israélites (déjà), les Assyriens, les Egyptiens (déjà), puis les Perses, les Grecs, les Romains et l’Empire Ottoman, jusqu’à ce que Napoléon – encore lui ! - passe par l’Egypte.
On le sait, les frontières actuelles de Gaza datent de 1949. La bande passera sous le giron d’Israël au moment de la Guerre des Six Jours en 1967, et ce jusqu’en 2005. Depuis, le territoire est dirigé par le Hamas… et ce n’est peut-être pas ce qu’il lui est arrivé de mieux.
Si l’histoire de Gaza affiche quelque 35 siècles au compteur, nous ne retenons finalement que la dernière moitié du 35ème siècle, celle qui fait encore l’actualité aujourd’hui : retrait de l’Egypte, camps de réfugiés, OLP et Arafat, missions de l’ONU, conflits avec Israël, Intifada, lutte fratricide entre Fatah et Hamas, cela fait beaucoup pour seulement 360 km², on y a même vu un certain Che Guevara en 1959 !
« C’est à Gaza que doivent être établies les bases d’une paix durable : la question des frontières et des colonies ne s’y pose plus, mais les rapports israélo-palestiniens y sont portés à l’incandescence d’une violence extrême. La bande de Gaza, matrice des fedayines et berceau de l’intifada, est le cœur de la construction nationale de la Palestine contemporaine » précise Jean-Pierre Filiu en conclusion de cet ouvrage. Gaza « clef de voûte » de la paix, peut-être, mais faudra-t-il encore que le nouveau pouvoir égyptien (ou le prochain ?) trouve le juste terrain d’entente avec son voisin israélien, et que le Hamas ne lance pas une nouvelle bordée de roquettes en guise de poignée de main, histoire de montrer à nouveau que la vision qu’avaient Arafat et Ahmed Yassine (et même Mahmoud Abbas) de la Palestine, n’est pas celle du Hamas. « L’Egypte est notre mère » dit-on à Gaza… mais quelle Egypte ?
LE CHRONIQUEUR
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