« La nomination comme archevêque de Paris, le 31 janvier 1981, sur décision du pape, de ce fils d’une famille d’immigrés polonais, converti du Judaïsme, fait l’effet d’un coup de tonnerre. » En quelques mots, c’est ainsi que l’on pourrait présenter cet homme qui sera durant près de vingt-cinq ans, l’homme de l’Eglise de France le plus connu et le plus médiatisé. Un prêtre hors du commun. Hors du commun comme le fut le pape polonais qui a surpris le monde entier par ses prises de position dès son arrivée au Vatican. Et les comparaisons pourraient nous entraîner au-delà de ce seul fait, du côté de la Pologne par exemple : Lustiger Juif et Polonais d’origine, son premier prénom était Aron, quand même le frère de Moïse !
Cette première partie de la vie d’un homme avant son engagement vers le sacerdoce est celle d’une famille juive qui a quitté son pays pour s’installer à Paris, celle des années de guerre, de l’Occupation, la fuite, et cette foi nouvelle qui mènera Aron à Jean-Marie, du judaïsme au catholicisme, un passage volontaire et conscient qui n’avait, d’après l’auteur et l’intéressé lui-même, rien avoir avec le fait que les Juifs étaient alors pourchassés par l’occupant et la police de Vichy.
La suite, ce sera une vie au service de Dieu et des hommes, une vie nouvelle qui débutera au Séminaire Universitaire des Carmes (« le peloton des élèves cardinaux ») de 1946 à 1953, puis l’ordination l’année suivante, avec entre-temps un premier voyage en Terre Sainte, celle des patriarches et des prophètes.
Prêtre à 28 ans, mais aumônier de la Sorbonne pour son premier poste, voilà qui n’est pas ordinaire. Et c’est à ce poste que Jean-Marie Lustiger montrera toute sa capacité d’écoute et d’entraînement… une répétition générale qui lui servira à mobiliser toutes les énergies nécessaires pour l’organisation des JMJ en 1997 à Paris, et ce à la demande de Jean-Paul II qui restera toujours à l’écoute de son prêtre français.
Infatigable prêcheur, homme de contacts et de médias, Jean-Marie Lustiger s’éteindra le 5 août 2007 à l’âge de 81 ans.
LE CHRONIQUEUR
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