Les Faugères du Domaine de Fenouillet

Ici, on évoque « un jardin de schistes exposé vers la Méditerranée » que l’on aperçoit au loin. Ici, nous sommes en Languedoc à une vingtaine de kilomètres de Béziers, sur des sols schisteux, il est vrai, qui caractérisent cette appellation Faugères également bien nommée « vin de la passion ». Et si le rouge dominait outrageusement la production, depuis 2005, l’appellation Faugères Blanc a fait une apparition remarquée.

Des plus hauts coteaux de Faugères, les blancs sont souvent partagés entre Roussanne et Marsanne, ce qui leur confère un petit air de Saint-Joseph blanc. On notera des arômes prononcés de fleurs blanches, de la minéralité et de l’élasticité, le côté épicé se mariera avec un poulet à la crème ou tout simplement des gambas grillées. Le Faugères blanc du Domaine de Fenouillet (34725 Saint Félix de Lodez) a pour nom « Hautes Combes » et il est vendu 8,50 €.

Quant au rouge du Domaine, « Mas Fenouillet 2009 », il reprend les classiques de l’appellation avec une robe d’un rouge profond tendance grenat, des fruits rouges et des fruits rouges, des tanins élégants et de la puissance. En pleine saison on le dira fait pour le gibier… mais une viande grillée fera l’affaire (3,95 €).

Parlons des IGP

Ou Indication Géographique Protégée, des vins qui affirment leurs origines et mettent en avant une région qui parlera peut-être de patrimoine à l’instar des IGP Cité de Carcassonne, Vins des Allobroges ou encore Duché d’Uzès, ou évoquera quelques villégiatures renommées, IGP Ile de Ré, Charentes Ile d’Oléron, Sable de Camargue ou Alpilles. Bien sûr, ces vins ont un cahier des charges précis, notamment en ce qui concerne les cépages et leur zone géographique. On compte aujourd’hui soixante-quinze dénominations IGP en France pour environ 30% de la production nationale (et un tiers des exportations).

En rouge et en blanc, IGP Côtes de Gascogne « Escoubasso 2011 », un 100% Petit Manseng du merveilleux Château de Pellehaut (à 32250 Montréal du Gers) - par ailleurs un grand producteur d’Armagnac -, voici un blanc de caractère bien né dans cette région du bon vivre (7,25 €) qui ravira vos convives par sa fraîcheur et sa complexité… et un rouge du même territoire, le « Rive Haute 2011 » des Producteurs Plaimont (à 32400 Saint-Mont), un Merlot – Tannat qui pourrait bien attendre en cave le retour de l’hiver (4,80 €).

IGP Pays d’Oc en blanc, un 100% Chardonnay du Domaine du Bosc (34450 Vias), du fruit et de la fraîcheur pour vos prochains plateaux de fruits de mer (5,80 €), et un rouge Pays d’Oc, autre vin de cépage, Grenache cette fois-ci, issu de la cave Les Costières de Pomerols (34810 Pomerols), de quoi se faire plaisir à petit budget (4,00 €) avec une assiette de charcuterie pourquoi pas ?

Quelques exemples qui confirment que ces vins, que l’on dit élaborés avec plus de liberté, sont d’un excellent rapport qualité-prix.

Au bout de la France, il y a Collioure…

Matisse ou Braque et tous les peintres qui ont fait la réputation de ce petit port connaissaient certainement les bienfaits de ce vignoble planté en étroites terrasses au bout du bout du pays de France, ultime frontière avant que de parler l’espagnol, même si on est catalan des deux côtes des Pyrénées. Ici, nous sommes à la fois au pays du Banyuls et de Collioure. Le premier rivalise avec le Porto, le second, celui qui nous intéresse ici est dédié aux rouge et blanc par le Clos de Paulilles (66600 Casez de Pene), des vins en appellation Collioure.

65% Mourvèdre, avec Syrah et Grenache, le rouge 2009 est un sauvage qui ne renie pas ses origines, ses arômes nous le rappelleront très vite : fruits rouges bien mûrs, un soupçon de vanille, un bouquet de garrigue, et, nous dit-on, « une petite note iodée » pour ne pas oublier que nous avons quasiment les pieds dans la mer ! Voilà un vin de mets raffinés, ragoût d’agneau ou magrets de canard (12,90 €).

Le Collioure blanc est un Grenache blanc (80%) et Grenache gris à la robe pâle avec quelques reflets brillants, très agrumes, on le sent vif avec du gras, il sera parfait, parait-il, avec un risotto aux truffes blanches. Pourquoi pas ? (13,30 €).

Vignobles & Signatures

Dix-sept entreprises familiales représentant dix-sept région différentes depuis l’Alsace au Bas Armagnac, car nous pouvons également parler d’Armagnac avec cet « Intemporel N°5 » du Château de Laubade (33240 Cadillac en Fronsadais), un Bas Armagnac très haut de gamme car conçu à partir d’eaux-de-vie cinquantenaires, un N°5 synonyme de luxe et de rareté à 96,00 € la bouteille.

En rouge ou en blanc, alors voici une petite sélection de deux blancs (plus un rosé, seule déviation au sujet !). « L’Eglantière 2011 » est un Petit Chablis élevé par Jean Durup Père et Fils (89800 Chablis), 100% Chardonnay évidemment qui présente d’emblée sa robe jaune (ou d’or) pâle avec des reflets verts, ça commence comme une pierre précieuse, Petit Chablis comme Grand Chablis aux arômes de fleurs et fruits blancs, un tantinet minéral (là-bas on parle de pierre à fusil !), un blanc qui sait très vite comprendre vos envies en mettant en scène fraîcheur et équilibre. Que demander de plus ? (8,80 €).

Vignobles & Signatures en blanc avec un détour par le 44 pour y déguster le « Château de la Pingossière 2010 Vieilles Vignes » de la Maison Guilbaud Frères (44196 Clisson). Nous voici donc du côté du Muscadet Sèvre et Maine AOC sur lie 100% Melon de Bourgogne (le nom « savant » du Muscadet). Que dire ? Que poissons et crustacés sont déjà intenables, normal il y a quasiment une relation amoureuse entre eux et ce blanc sec minéral et très iodé. C’est le vin des Bretons, et un peu celui de vacanciers (6,75 €).

Nous avons évoqué un rosé en introduction, le voici, il nous est proposé par la Maison Couly-Dutheil (37500 Chinon), un rosé de Loire, un Chinon rosé né du Cabernet Franc, très fraise, très cerise, très framboise, donc très fruits, avec une pointe de minéralité plutôt agréable, ce vin sera un vrai bonus pour un met exotique (6,30 €).

Vins de gibiers

On les dira vins d’automne, voici trois rouges qui répondent aux blancs cités juste avant. Le premier est un Côtes du Rhône 2010 baptisé « Les Allégories d’Antoine Ogier », un vin produit par la Maison Ogier (84232 Châteauneuf du pape). Majoritairement Syrah (avec Grenache et 5% de Mourvèdre), ce rouge pourrait servir de passerelle entre l’Ardèche méridionale et la Provence, son genre très fruits noirs un brin réglissé lui confère une attitude digne de ce qui se fait de mieux dans cette « Enclave » que nos papes en Avignon s’étaient réservée. C’est un vin riche, puissant, racé qui n’en finit pas… tant mieux ! (10,90 €).

Mon second pourrait être un Cahors, un vrai Cahors affichant au compteur Malbec à 100%, un 2009 « Contes et légendes Rigal », un rouge de mousquetaire, généreux, fruité, un vin « à l’ancienne » qui réconcilie les hommes autour d’une table sur laquelle attendent quelques magrets et un foie gras. Il y a du bois, mais pas trop, des tanins, mais pas trop agressifs, voici un beau et bon vin à seulement 4,90 € présenté par la Maison Rigal (46140 Parnac).

Quant à mon troisième, c’est un Côtes du Roussillon Villages de la Maison Cazes (66600 Rivesaltes), « Excellence de Triniac 2008 », Carignan, Syrah et Grenache issus de vignes âgées de soixante ans, un vin qui a pris son temps, qui connaît son environnement, il sait ce que la puissance peut apporter quand le fruit est mûr et les tanins matures, c’est un rouge créé pour les viandes, ne l’en privons pas (5,50 €). On ba parlé de vins de gibiers, alors il faudra penser au sanglier pour ce Cazes…

Hostens-Picant

Blanc et rouge, la « Cuvée des Demoiselles » 2010 a déjà été évoquée dans cette rubrique il y a quelques mois, deux mots alors : c’est un Sainte-Foy Bordeaux blanc majoritairement Sauvignon, rond et minéral, ostensiblement fruits blancs, un superbe vin qui pourrait accompagner une andouillette à la lyonnaise (20,00 €).

Rouge, le Château Hostens-Picant (33220 Les Lèves et Thoumayragues) est lui aussi un Sainte-Foy Bordeaux millésime 2009 à 70% Merlot (et Cabernet Franc). Ce petit vignoble situé à l’extrémité de l’Entre-Deux-Mers nous réserve souvent quelques bonnes surprises, et ce rouge à la robe rubis et aux arômes fruités et torréfiés est un beau Bordeaux depuis se tanins délicats à sa puissance naturelle. On l’aimera avec un gigot d’agneau et quelques fromages « relevés » (18,00 €).