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La croisière ne s’amusera pas

21/06/2012
David Cameron aurait-il osé parler de ce que nous devons ignorer car encore sous le coup de la victoire rose et flamboyante ? Le laminage systématique des entreprises que le gouvernement va mettre à contribution pour financer ses quelques dizaines de milliers de postes de fonctionnaires et emplois aidés (et futurs électeurs bien sûr !) qu’il va créer, sans compter l’installation d’un pipeline plus gros pour alimenter les transferts sociaux, puisqu’il faut paraît-il assister davantage certains Français (et futurs électeurs encore !).
Et qu’importe si la rentabilité des entreprises françaises est au plus bas depuis le début de la crise (quelle crise ?), même les investisseurs étrangers commencent à bouder notre territoire, si le Royaume Uni est toujours leader sur ce terrain-là, nous venons de perdre notre 2ème place au profit de nos voisins allemands. Ce qui implique là encore une perte sèche en matière de créations d’emplois. Même pas grave pourra dire le ministre du Redressement, on les remplacera par des emplois aidés payés sur les deniers publics, et pour ce faire on créera de nouvelles taxes et de nouveaux impôts.

 

 

Com-pé-ti-ti-vi-té

Le mot tabou à ne plus prononcer depuis le changement « normal », il est anti-social et après tout n’est pas si important. Et puis quoi encore, au moment où l’Etat s’apprête à servir aux Français et aux entreprises son cocktail fiscal qui va étancher la soif de créer à pas mal d’entre nous, ne nous mettons pas à penser à l’allemande !

Entre la hausse des charges sociales, du SMIC, la taxation sur les dividendes (déjà soumis à l’impôt) et les nouvelles tranches d’imposition, François Hollande vient de déposer le brevet de « croissance subliminale », celle que l’œil humain ne voit pas mais qu’un ministre ou un président perçoit, disons au feeling… On pourrait aussi décréter la croissance comme Staline définissait ses plans quinquennaux, comme ça, pour dire quelque chose. 

« Toutes les énergies seront mobilisées pour rétablir les comptes publics, retrouver la croissance, faire reculer le chômage et rendre à notre industrie son dynamisme » expliquait récemment le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault. On dirait un tract de campagne électorale. Mais pour reprendre une expression à la mode, est-ce lui qui a les clés du car ? Quelle marge de  manœuvre aura le gouvernement une fois qu’il aura assimilé qu’il ne suffit pas de gagner toutes les élections pour inventer l’eau tiède ? « La gauche peut-elle battre la crise ? » titrait Libération (19 juin) avec un François Hollande en costume de Superman.

Bien sûr, on va prendre des mesures, pourquoi pas en instaurant, comme suggéré par une association des élus de territoires d’usines automobiles présidée par Pierre Moscovici, une taxe spéciale sur les véhicules dits « encombrants » ? Comprenez, pour sortir nos constructeurs de leurs difficultés, créer une taxe sur les voitures allemandes. Chiche ? Et surtout, n’imaginons pas que ces mêmes Allemands vont nous renvoyer l’ascenseur sur les pieds ! 

Peut-être avons-nous négligé de produire des automobiles à forte plus-value pour les marchés émergents, peut-être sommes-nous restés trop concentrés sur le marché européen ? Est-ce la faute des Allemands qui eux vendent sur tous les continents des véhicules à 50.000 ou 100.000 euros ?

 

Dé-con-nec-té 

Autant de mesures « déconnectées de la vie de l’entreprise » martèle la patronne du MEDEF Laurence Parisot… qui a aussi un peu joué avec le feu. Mais que connaissent du monde de l’entreprise ces élus, soit issus du professionnalisme politique, c'est-à-dire qui n’ont jamais exercé ailleurs, soit issus de la Fonction Publique ? Il faudra bien un jour sortir de cette impasse pour qu’enfin de véritables entrepreneurs, de véritables salariés prennent en main les destinés de notre pays. On rappellera qu’il n’y avait aucun ouvrier dans la précédente Assemblée, il n’y en a pas davantage aujourd’hui… mais des fonctionnaires toutes catégories confondues, oui, encore plus.

Le jour où ceux qui nous gouvernent sauront lire un bilan, connaîtront les arcanes de la vie commerciale, fabriquer, vendre, se faire payer, quand un élu se posera la question de savoir pourquoi il faut trouver 2.000 pour donner 1.000 à quelqu’un à la fin du mois, on aura peut-être fait des progrès, et peut-être que nous ne dépenserons que ce que nous gagnerons.

En attendant nous sommes invités à « profiter » d’une belle croisière de cinq années sur le « Changement N°3 », une rutilante embarcation qui semble prendre l’eau de tribord en bâbord et de proue en poupe. Attention que « Changement 3 » ne finisse pas comme « Changement 1 » et « Changement 2 » en 1993 et 2002…

 

J. Nimaud

 
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