On ne parlera pas d’anniversaire, mais cette « infamie » vient de passer sa soixante- dixième année. Le procès de Riom, c’est une version moderne (pour 1942) de l’Inquisition. Civile celle-ci, mais tout aussi efficace lorsqu’il s’agit de faire avouer ceux que l’on a désignés comme coupables de haute trahison. En l’occurrence, ces hommes qui ont occupé des postes à responsabilité au sommet de l’Etat juste avant le début de la seconde Guerre Mondiale. Des coupables aux yeux du gouvernement de Vichy qui avait alors terriblement besoin de faire expier publiquement leurs fautes à ces hommes qui avaient précédé le Maréchal Pétain et Pierre Laval à la tête du pays.
A Riom, de février à avril 1942, furent jugés Léon Blum, Edouard Daladier, deux anciens présidents du Conseil, le généralissime Gamelin qui commandait nos armées au début des combats, mais aussi Robert Jacomet, secrétaire général du Ministre de la Défense, et Guy de la Chambre, ex-Ministre de l’Air.
« La France ce n’était pas cela. Ce n’est pas cela. Cela ne sera pas cela » dira maître Le Troquer, l’avocat de Léon Blum à propos de cette Cour Suprême de Justice qui n’avait aucune existence légale.
En fait, le procès ne sera jamais terminé, Hitler lui-même exigea sa suspension. Riom fut « une comédie-bouffe et une tragédie » dira Henri Michel à propos de ce procès, « comédie-bouffe parce que les accusateurs auront été ridiculisés par les accusés. Tragédie, parce que les divisions des Français auront été étalées et aggravées, et des innocents condamnés. »
LE CHRONIQUEUR
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