De lui on ne connaît pas le visage puisque la religion juive interdit toute représentation humaine. Et peu ont parlé de lui, pourtant il a été un grand roi, pacifique, tolérant, c’est un oublié de l’histoire.
Agrippa, petit-fils d’Hérode, Romain par son père et Juif par sa mère, grandit dans un décor paradisiaque, mais dans une atmosphère fétide où tout le monde se hait, s’épie, se dénonce. Son père d’ailleurs mourra étranglé, accusé de complot par Hérode, alors qu’il n’a que trois ans. Il ira vivre à Rome auprès d’Auguste qu’il va séduire, il sera élevé avec Claude, croisera Caligula, Tibère. C’est ici qu’il va apprendre l‘art de la guerre, les plaisirs de la chair et ceux de la chère. Il s’entraîne à mentir, à flatter, il s’initie à l’art oratoire. A Alexandrie, il rencontre Philon et cette rencontre sera décisive. Philon est le premier des grands intellectuels juifs. Il comprend qu’il tient là son roi idéal : « ce prince descendant des Macchabées, des Asmonéens, intime du pouvoir à Rome où il a été éduqué, respectueux de Dieu, est providentiel ». Agrippa a quarante ans, il recherche un père spirituel, il veut donner un sens à sa vie. Avec Philon, il comprend les lois juives, et celui-ci l’encourage dans ses ambitions royales.
Il rentre en Palestine. Il devient roi de tous les Juifs, un règne de courte durée. « Grâce à lui, les Juifs retrouvent une unité perdue depuis six siècles. C’est un miracle, mais les miracles sont éphémères. » Il mourra tragiquement et sa mort va sonner comme un glas, les Juifs vont perdre la liberté et se replier sur eux-mêmes.
Voici plus qu’une biographie, une biographie mise en scène, car ici l’auteur donne la parole a Agrippa, un livre passionnant.
LE CHRONIQUEUR
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