C’est le livre idéal à glisser dans ses bagages : près de 1300 pages dans un format poche. L’ouvrage « C’est l’amour que nous aimons » rassemble, réunis pour la première fois, les romans d’amour de Jean d’Ormesson. Le ton est donné avec la couverture, on y voit l’auteur, son regard clair, pétillant, le torse nu, nimbé de soleil, comme une invitation au voyage en compagnie de cet hédoniste avéré, qui aime rouler la nuit dans des décapotables, le soleil, la Méditerranée, l’Italie.
« L’Amour est un plaisir » paru en 1956 est l’histoire d’un quatuor amoureux : Bénédicte est fiancée à Gilles, mais c’est Philippe qu’elle aime et c’est Jacques qui est amoureux d’elle. « Une seule femme pour trois hommes ; c’est l’équation d’un voyage d’été » comme le formule Marc Lambron, auteur de la magnifique préface de cet ouvrage. Dans « Un amour pour rien » (1960) oscille entre Béatrice et l’amour pur et Françoise et l’amour au lit, le tout sur fond de vacances romaines. Sorti en 1966, « Au revoir et merci » est son autobiographie, Jean d’Ormesson s’y livre, parle de sa famille, de ses goûts, ses opinions, de ses échecs.
En revanche il est un auteur consacré, populaire lorsqu’il se lance dans sa trilogie : « Le vent du soir », « Tous les hommes en sont fous » et « Le bonheur à San Miniato ». On y suit l’épopée des sœurs Mitford rebaptisées O’Shaughnessy aux parcours très différents : Pandora, l’aînée, amie d’Hemingway, de Scott Fitzgerald ; Atalante, la plus sage ; Vanessa, amoureuse de Rudolf Hess ; Jessica, qui va s’enflammer pour la Guerre d’Espagne. Leur histoire sur fond d’Histoire, celle d’un siècle tumultueux, passionnant.
C’est léger et grave, c’est du plaisir et de la mélancolie, bref c’est un vrai bonheur à lire, qui vous donne envie de suivre cet homme dans une décapotable, de rouler toute une nuit en sa compagnie et s’arrêter au petit matin… à San Miniato.
LE CHRONIQUEUR
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