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La vie rêvée d’Ernesto G.

29/08/2012
La vie rêvée d’Ernesto G. par Jean-Michel Guenassia, chez Albin Michel, 22,90 €

 

Si vous avez aimé « Le Club des Incorrigibles optimistes » qui aurait mérité en 2009 le « vrai » Goncourt, vous allez vous passionner pour cette épopée dont le héros n’est pas immédiatement Ernesto G., mais Joseph Kaplan dont la vie va si bien ressembler à ce vingtième siècle tellement son existence colle au déroulement socio-politique de cette époque. Pensez donc, Joseph est né en 1910, il va donc connaître en tant qu’enfant la Première Guerre Mondiale, puis les roulements de tambour annonçant dans les années 30 la seconde manche, d’autant plus qu’il est Juif et qu’il vit à Prague avec son père médecin. Ce sera l’exil à Paris pour y apprendre la médecine, avant de découvrir lors de son premier job à l’Institut Pasteur « décentralisé », Alger la Blanche, puis l’arrière… arrière pays algérien où il devra se cacher durant la guerre, car même de l’autre côté de la Méditerranée, le gouvernement de Vichy traquait les Juifs.

Et nous ne sommes même pas à la moitié de cette vie si peu ordinaire. Bien sûr, il y a quelques femmes, nous mettrons sur la plus haute marche Christine, actrice de deuxième ou troisième emploi, et quelques amis. Très peu. 

Une fois la guerre terminée, les voyages reprennent. Après un passage par la Suisse, Joseph décide de rentrer chez lui, à Prague, là où il compte mettre son talent au service de ses compatriotes. Les Russes ont libéré le pays, Joseph devient communiste, ça tombe bien, le pays fera parti du bloc soviétique pour quelques décennies. Mais c’est connu, au début on s’enlace, puis très vite on s’en lasse. Nommé directeur d’un établissement hospitalier aux confins du pays, loin de Prague, c’est là qu’il va rencontrer ce fameux Ernesto G. On ne vous dira pas qui est G, mais petit à petit vous allez vous faire une idée…

Jean-Michel Guenassia nous offre une épopée de plus de 500 pages qui revisite l’histoire de cette vieille Europe sur un peu plus de soixante ans et sur fond de chanson d’un certain Carlos Gardel… mais qui n’est pas G ! Un véritable délice.

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