Grenache à Vacqueyras
C’est le patron ici en ces terres de Vaucluse, un peu comme à Châteauneuf et Gigondas, mais la « dose » ne doit pas dépasser 80%. Alors Grenache, certes, mais avec Syrah, Mourvèdre ou encore Cinsault, c’est ainsi que l’AOC Vacqueyras se présente. Et si on parle de Châteauneuf et de Gigondas, c’est bien parce que ces vins sont les proches cousins des Vacqueyras.
Le premier est issu du domaine la Garrigue (84190 Vacqueyras) « Tradition Rouge 2010 », qui justement affiche 80% de Grenache. Ce rouge, d’une robe d’un rubis profond est typique de l’appellation, charpenté, tannique et épicé, du fruit orienté framboise, on le sent très vite disposé à exercer longtemps ses talents en bouche, voilà un vin à présenter d’urgence au prochain gigot d’agneau à la provençale inscrit au menu (10,00 €).
« Les Genestes 2010 » c’est le second Vacqueyras du jour, on le doit au Domaine Les Amouriers (84260 Sarrians), il est presque 50/50 entre Grenache et Syrah, et là encore le côté charnu et charpenté contribue à faire bon ménage avec ce penchant sauvage initié par les épices, et, dit-on, les olives et la garrigue. C’est un vin de garde, mais c’est aussi un rouge que l’on aimera boire tout de suite, dès que la terrine de lièvre aura pris son poste. Ne tardons pas à nous occuper du plaisir
(12,50 €).
Les Parcelles
« Les Parcelles de Stéphane Derenoncourt » annoncent l’arrivée de la saison II à la manière d’une série télé, une série programmée par la Maison Bouey (33440 Ambares), l’une des dernières maisons familiales de Bordeaux.
« Chaque fois que je dégustais un Bordeaux de grande marque, j’étais déçu car le contenu était très rarement à la hauteur du contenant et plus particulièrement du discours « marketé » de la contre étiquette. Je me disais ce n’est pas parce que les gens ont de faibles moyens qu’ils doivent boire mauvais. J’avais envie de prouver qu’on peut faire ce qui est écrit sur la bouteille. » Stéphane Derenoncourt va droit au but : avec ses « Parcelles », il propose une gamme de vins de Bordeaux accessible, les plus chers étant un Saint-Emilion Grand Cru et un Margaux à 17,00 € la bouteille, une collection avec pour dénominateur commun la qualité, une qualité qui doit être perceptible dès l’entrée de gamme, un Bordeaux rouge 2011 vendu 4,50 €, vin dit gourmand qui n’attend pas.
Huit vins composent cette année la collection « Les Parcelles », un Bordeaux rouge on l’a vu, mais aussi un Bordeaux blanc 2011 (4,50 €), un remarquable Blaye Côtes de Bordeaux 2011 un tantinet complexe à 95% Merlot (5,00 €), un Haut-Médoc 2011 Merlot (75%) et Cabernet Sauvignon, long et frais (6,50 €), un Saint-Emilion 2011 (9,00 €), un Saint-Estèphe 2010 à découvrir absolument (à 10 ,00 € seulement !), et les deux rouges déjà cités, le Saint-Emilion Grand Cru (17,00 €) et le Margaux 2010 (17,00 €), deux pépites à mettre au coffre quelques années.
Au fait, rendez-vous compte que vous pouvez ranger ces huit Bordeaux dans votre cave pour à peine plus de 70,00 € !
Une halte bourguignonne
On nous le dit parfois, les vins de Bourgogne se font trop rares dans vos rubriques. Peut-être que ces lecteurs ont raison. Alors, au lieu d’évoquer l’achat par un riche Chinois d’une maison de Gevrey Chambertin, revenons aux fondamentaux de l’actualité viti-vinicole : le vin.
Et en voici deux qui ressemblent un peu à une affaire en ce moment, un Pommard et un Nuits Saint-Georges, tous deux proposés par le site vinmalin.fr qui annonce plus de 2.000 références en vins et Champagnes livrables en 24/48 heures à des prix dits « cassés » en cette période de foires aux vins.
Deux rouges de Bourgogne donc, et pour commencer voici un Pommard 2009 de la maison Philippe Germain, domaine de 12 hectares installé à Natoux en pleine Côtes de Beaune. Sa robe d’un rubis intense annonce un Pinot Noir aux arômes complexes où l’on retrouve, entre autres, le fruit mûr en bouche (de belles cerises qui viennent d’être cueillies !), un rouge aux tanins bien élevés, avec un côté charpenté bien sur ses pieds, et qui méritera d’attendre quelques années en cave. On le sortira alors pour un bœuf-carottes fait maison, un vrai plat avec un vrai vin (12,00 €).
Le second rouge est un Nuits Saint-Georges 2008 du Cellier des Ursulines, où là encore la tenue rubis est de circonstances. 100% Pinot Noir bien sûr, il va vous étonner par son côté épicé allié aux fruits noirs, et vous rassurer par sa finesse et son aspect corsé, les deux trouveront leurs aises avant qu’une belle longueur ne se décidât à faire un bout de chemin en compagnie d’un magret de canard ou de quelques fromages « qui ont du goût » (15,00 €).
Retour en Beaujolais
Un rouge et un blanc mais deux Beaujolais, deux vins découverts en revenant de la Bourgogne voisine.
Le rouge est un Chenas « Quartz 2010 » élevé par le domaine Piron-Lameloise (69910 Villié-Morgon), Chenas que l’on dit être le cru le plus rare du Beaujolais.
Voici donc un Gamay Noir à jus blanc dont la robe foncée tire vers le grenat, un rouge qui donne l’impression d’être passé dans un sous-bois dans une autre vie, et qui ne cache pas ses arômes floraux. On le dira généreux avec des tanins qui ont bien grandi, c’est aussi un plaisir de rencontrer un Beaujolais comme on les aime, notamment avec cette conclusion un brin minérale (11,00 €).
Quant au blanc, proposé par Dominique Piron (69910 Villié Morgon), c’est un 100% Chardonnay, ce merveilleux cépage qui trouve son bonheur dans nombre de terroirs pour peu que les hommes soient de bonne volonté, un Chardonnay toujours disposé à offrir de belles longueurs avec ce qu’il faut de gras et de minéral. On parlera d’équilibre, mais aussi d’une excellente disposition vis-à-vis d’une dégustation apéritive… avant de découvrir d’autres talents de conciliateur avec un poisson grillé ou, pourquoi pas, une cuisine exotique. Ce Beaujolais Blanc « La Chanaise 2010 » est à mettre à votre programme (7,75 €).
LE CHRONIQUEUR
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