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Le danseur russe de Monte-Carlo

17/09/2012
Le danseur russe de Monte-Carlo, par Abilio Estévez, chez Grasset, 18,00 €

 

C'est « l'histoire d'une rencontre, d'une forêt, d'un ciel étoilé et d'un voyage. Surtout d'un voyage. » Constantino Augusto de Moreas, cubain de soixante ans, parti de La Havane officiellement pour l'université de Saragosse, invité par elle car spécialiste de la période espagnole du poète José Martin, que par ailleurs il déteste, brûle son passeport et arrive à Barcelone. Cet homme, aux goûts surannés, ce sexagénaire bancal, à la « laideur insignifiante », comme il se qualifie lui-même, n'a pour tout bagage qu'une brosse à dents, la montre en or de son oncle, un album de photos et une édition des « Mémoires d'Outre-Tombe ». Ses pérégrinations dans Barcelone l'amènent à une pension sordide portant le nom de « Quo Vadis », dirigée par une grosse femme aux paupières indigo, soprano à ses heures. Ses errances le ramènent aux souvenirs qu'il voudrait fuir. L'hôtel en ruines lui rappelle celui d'une ancienne station balnéaire, un portrait de Nijinski, la musique de l'Oiseau de Feu de Stravinsky lui évoquent ce danseur aux yeux de Tartare, aux pommettes hautes, au sourire paré d'une petite étoile d'or. Il disait être né en Crimée, s'être enfui de Russie avec Serge Lifar, avoir dansé à Lyon devant Fokine, avoir intégré les Ballets russes de Monte-Carlo grâce à Massine. Il s'entrainait sans cesse face à un miroir brisé et rêvait d'interpréter le « Spectre de la Rose ».Mais quand il toussait, le sang perlait sur ses lèvres...

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